Algérie - Le temps des semi-week-ends

Alors que l'Algérie en est encore à appliquer des règles prudentielles à son adhésion (au moindre coût) dans le circuit économique et commercial mondial, la question du retour au week-end universel rebondit pour remettre sur le tapis la question récurrente des relations du pays avec le reste du monde.

Certaines sociétés algériennes ont pris la «décision unilatérale» de se rapprocher le plus possible du temps universel, sur lequel est réglée la quasi-totalité du monde entier, en optant pour une solution médiane : le semi-week-end, c'est-à-dire le vendredi-samedi.

Les grands acteurs économiques algériens motivent leur passage à cette forme de congé hebdomadaire aménagé par des relations déséquilibrées en leur défaveur avec leurs partenaires fournisseurs étrangers. En raison du coût économiquement insupportable pour beaucoup d'entreprises locales (et même étrangères établies au pays) tournées vers l'extérieur, la solution a été de faire travailler leurs employés le jeudi et le vendredi pour contourner la «jointure» du week-end universel correspondant au samedi-dimanche.

Depuis des décennies, le pays tourne avec une semaine de trois jours, ce qui est économiquement et commercialement contre-productif et générateur de pertes en milliards en devises fortes, alertent nombre de patrons d'entreprises algériennes. Et si le débat, certes chargé de relents idéologico-religieux, date déjà de plusieurs années, le gouvernement a pris l'option de laisser faire le monde économique local dans le choix de ses journées de repos hebdomadaire, non sans risquer, dans la foulée, de désorienter tout le pays dans ses relations avec le monde extérieur.

Outre le fait avéré que le décalage entre le congé hebdomadaire local et celui universel engendre des pertes de l'ordre de un milliard de dollars par an, la Banque mondiale, relayée par le Forum des chefs d'entreprises, vient d'accentuer la pression sur le gouvernement pour l'inciter à régler le pays à l'heure universelle, avec tout ce que cela induit pour le fonctionnement de la machine économique dans tous ses segments.

Des experts algériens et étrangers soutiennent même que l'Algérie pourrait gagner jusqu'à 4% de croissance supplémentaire par an en cas de passage au week-end universel, ce qui est loin d'être négligeable en ces temps de stagflation, voire de récession qui guette le monde entier.

L'Algérie ne peut demeurer à l'écart du monde, économiquement s'entend, à cause de pesanteurs extra-économiques. De plus en plus de sociétés étrangères s'implantent en Algérie, et faire un effort pour s'insérer dans l'environnement économique mondial ne serait certainement pas une mauvaise chose pour un pays qui consent des investissements herculéens pour consolider sa place dans le gotha des économies émergentes.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par El-Houari Dilmi. Le 27 octobre 2008.

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