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Algérie - Mirages

Mirages Entouré d’un solide préjugé favorable, le Salon international du livre d’Alger est le temps fort de la saison culturelle. Sa 13e édition, inaugurée hier, le consacre comme une manifestation entièrement dédiée au livre avec le souci, pour ses promoteurs, de faire toujours plus et mieux que les années précédentes. L’on relève ainsi, pour 2008, une hausse très substantielle du nombre de titres exposés par rapport au dernier salon.

C’est une évolution significative pour les organisateurs de cette manifestation, qui y trouvent l’attachement des grandes enseignes nationales et internationales pour le Salon du livre d’Alger. Cette fidélité trouve ses sources dans le formidable élan qui pousse un public grandissant vers le salon.

Les Algériens, malgré un environnement réducteur, ont une fringale insatiable de lecture et le Sila, s’il est possible de risquer une image, fait figure d’oasis dans le désert. C’est un paradoxe dont le salon, en tant qu’institution, ne peut pas être tenu comptable, car la formation des lecteurs dépend de nombreux autres acteurs.

Le Sila, à travers ses éditions successives et jusqu’à celle qui se déroule aujourd’hui, n’a jamais été le reflet de l’état des lieux qui caractérise le livre en Algérie. L’impact du salon aurait été encore plus vaste si réellement l’édition était un activité induite, en Algérie, dans ses dimensions industrielle, économique et littéraire.

Malgré la pugnacité des éditeurs algériens, le livre n’est pas un produit pleinement rentable et il est à peine amortissable si la puissance publique ne met pas en œuvre des mesures directes et indirectes. Il n’est pas possible de faire la comparaison avec ce qui se passe en Europe et aux Etats-Unis où un ou plusieurs titres peuvent se vendre à des millions d’exemplaires, alors que les tirages sont confidentiels en Algérie.

La première nécessité, pour parvenir à de tels résultats, est de disposer de larges effectifs de lecteurs et de réseaux performants de diffuseurs et de librairies.Le livre algérien ne peut compter, pour son expansion, ni sur les uns ni sur les autres. Le goût de la lecture se constitue dès la première enfance et c’est la vocation de l’école que d’introduire à l’imaginaire poétique et romanesque.

Ce rôle n’est plus vraiment assumé et, par effet de cascade, ce sont des générations de lecteurs potentiels qui ont désappris la lecture. Il faut s’interroger sur les raisons qui font qu’ailleurs dans le monde, un livre peut faire l’événement et susciter les passions les plus démesurées, alors que chez nous, les œuvres les plus abouties sortent dans un quasi-anonymat. Il n’y a pas d’effort, dans la quotidienneté citoyenne, pour amener à une fréquentation plus assidue du livre.

Qui peut affirmer que les librairies sont prises d’assaut et que les livres sortis de chez nos éditeurs s’arrachent comme des petits pains ? Ce qui est tragique, c’est que le grand public puisse en arriver à penser que les nourritures de l’esprit sont facultatives après celles du ventre. Alors, oasis ou mirage, le Salon du livre est le peu qui reste quand tout a disparu ou en tout cas presque. Pour paraphraser le slogan du 13e Sila, il faudrait tout un livre pour le raconter. Mais ça, comme le dirait Kipling, c’est une autre histoire.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres El Watan. www.elwatan.com. Par Amine Lotfi. Le 28 octobre 2008.

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