Algérie - Les cours continuent de plonger: Série noire pour le pétrole
Les cours du brut ont poursuivi hier sur les principaux marchés internationaux leur chute, affectés par une extraordinaire dégringolade des grandes places boursières où les grands titres étaient massacrés par des courtiers qui vendent à tour de bras.
Les cours du pétrole ont même ouvert sur un plus bas historique depuis février 2007 à 59,02 dollars/baril à Londres.
Le Brent, brut de référence de la mer du Nord, est ensuite légèrement remonté à 60,25 dollars/baril, perdant 1,80 dollar sur les derniers cours de vendredi en clôture à Londres. Le Light Sweet Crude, léger américain, a perdu de son côté 1,87 dollar à 62,28 dollars/Baril.
Le recul d'hier des prix de l'or noir en début d'échanges s'expliquent, selon des intervenants de marchés, par les craintes de plus en plus profondes d'une chute de la demande sur fond de risque potentiel d'une récession, et sous la pression, également, d'un retour en force du dollar sur l'Euro. Le marché pétrolier évolue ainsi sur un terrain instable soutenu par des marchés financiers en pleine déroute, sans direction précise, où seule la débandade semble être le Crédo des traders et autres acteurs de marchés. Toutes les bourses européennes et asiatiques ont ouvert hier sur des plus bas historiques sur fond de terreur.
La bourse de Londres a perdu en milieu de journée 5,08 %, Paris 6,55 % et Francfort 4,02 %, alors que le Nikkei, indice vedette de la bourse de Tokyo dévissait de 6,36 %, un plus bas depuis 26 ans.
Bref, l'économie mondiale semble entrer doucement dans une profonde récession, la bulle financière, qui a rapporté des centaines de milliards de dollars aux Hedges Funds (fonds spéculatifs), a fondu subitement. Et cette récession touche en réalité, de plein fouet, le marché pétrolier où les prix dépendent dans une grande mesure du niveau de la demande et de la robustesse du marché, et de la solidité de la croissance mondiale..
Or, actuellement, c'est le contraire qui se produit. Particulièrement sensibles à la baisse, l'Irak, l'Iran, le Nigeria, le Mexique ou le Venezuela seraient directement affectés si les prix descendent au-delà des 40 dollars/baril. Car ils sont très dépendants des hydrocarbures, qui peuvent leur assurer jusqu'à 90 % des recettes budgétaires ou d'exportation.
En 2007, les pays producteurs (OPEP et Non-OPEP) ont engrangé près de 1 000 milliards de dollars, et les prix très élevés du brut au premier semestre leur assureront encore de confortables revenus en 2008. Mais, selon des analystes, l'année 2009 s'annonce plus tendue si la récession s'installe et provoque, comme un raz de marée, un repli de la consommation et des prix de l'or noir.
Mais, les pays producteurs ne sont pas tous directement menacés, car ils n'ont pas tous les mêmes coûts de production pétrolière. Selon le Fonds monétaire international (FMI), l'Irak reste le plus exposé. Son programme de reconstruction de l'industrie pétrolière nécessite un baril à 110 dollars. Baghdad, qui possède les troisièmes réserves mondiales, souhaite plus que doubler sa production pour la porter de 2,5 à 6 millions de barils par jour dans dix ans avec le concours des compagnies occidentales.
L'Iran, détenteur des deuxièmes réserves, vient juste après: il lui faut un baril à 90 dollars pour équilibrer son budget, suivi par le Venezuela (environ 80 dollars). Pour l'Algérie, les experts estiment que les grands chantiers et les investissements publics dans les infrastructures de base nécessitent au minimum un baril allant de 56 à 60 dollars. Ce scénario pourrait tomber de lui-même si l'organisation des pays exportateurs de pétrole décide de revoir, une fois encore, sa production à la baisse, et de plus d'1,5 million de B/J, lors de sa réunion d'Oran le 17 décembre prochain, pour éviter une détérioration des prix du brut et raffermir les cours.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par Ali Babès. Le 28 octobre 2008.
Actualité en Algérie
Toute l'actualite du moment
Forum Algérie Monde - Debats et discussions sur l'Algérie et sur le Monde.