Algérie - Changements climatiques, intempéries et inondations: Eclairages de spécialistes
La question des changements climatiques observés à l'échelle planétaire, en relation avec les intempéries, ont été au centre de nombreuses communications de chercheurs et spécialistes, lors d'une journée d'étude consacrée à la météorologie tenue, hier, à Alger.
A propos de cette problématique, Mohamed Senouci, enseignent-chercheur à l'Institut hydrométéorologique de formation et de recherches (IHFR) et membre du Groupe international d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), a estimé, lors d'une rencontre avec la presse tenue en marge de cette journée, que: «les inondations enregistrées récemment dans certaines régions du sud du pays ne représentent pas une conséquence directe des changements climatiques».
Il a argumenté ses dires en déclarant: «rien n'est la conséquence directe des changements climatiques, ni les dernières inondations enregistrées dans le sud et le sud-ouest du pays, ni la canicule de 2003, d'ailleurs. Personne ne peut prouver cela».
Il a reconnu que «le climat mondial est en train de vivre des perturbations qui engendrent des excès météorologiques». M. Senouci a souligné qu'une «inondation n'est pas un phénomène météorologique, mais plutôt la conséquence d'un phénomène hydrométéorologique qui est l'intempérie qui, à son tour ne cause pas, forcément, des inondations».
Interrogé sur les efforts scientifiques déployés en Algérie pour faire face aux impacts des changements climatiques, l'orateur a plaidé pour «des actions multidisciplinaires, en déplorant, toutefois, le fait que l'ensemble des secteurs concernés par cette question oeuvrent séparément».
Il a conclu en estimant: «si on pense que l'analyse du changement climatique est l'affaire du climatologue, on se trompe». Le ministre des Transports, Amar Tou, présent à la manifestation, a souligné l'importance de vulgariser l'information sur les phénomènes climatiques afin d'éviter toute sorte de catastrophes et de dégâts humains et matériels.
Il a déclaré que «ce que certaines régions du pays ont vécu récemment comme inondations et précipitations, suite à des perturbations climatiques, nous incite à s'interroger sur leurs origines et leur rapport avec la météorologie».
Le représentant du gouvernement a souligné que «le moment est propice pour étudier les impacts de ces perturbations climatiques afin de savoir s'il s'agit de phénomènes ordinaires ou exceptionnels et éclaircir leur relation avec les changements climatiques que la planète est en train de connaître».
Le ministre sera relayé par Dahmane Boucherf, du centre de climatologie de l'Office national de météorologie (ONM), en fournissant une série de renseignements de base sur les changements climatiques, notamment, des définitions, des concepts et les différents types d'impact à long et à court termes sur l'environnement, à l'échelle mondiale.
Concernant l'Algérie, M. Boucherf a expliqué qu'elle «partage les mêmes tendances climatiques du bassin méditerranéen, une région des plus vulnérables à la variabilité et aux changements climatiques et caractérisée par un climat aride et semi-aride».
Lors de son intervention et en guise d'illustration, M. Boucherf a donné un aperçu sur l'évolution des précipitations et des vagues de chaleur du pays depuis les années 1930, avec quelques projections à l'horizon 2020, estimant même qu'il «pourrait avoir, dans le futur, un maximum quotidien de précipitations dépassant la moyenne annuelle habituelle dans le sud du pays».
Pour sa part, le directeur général de l'ONM, Ferhat Ounnar, a axé son intervention sur les projets pilotes, en cours de finalisation, visant la réduction de la vulnérabilité des zones urbaines aux catastrophes naturelles.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par Salah C . Le 28 octobre 2008.
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