Algérie - L’avertissement des enseignants du secondaire
Il est scandaleux de constater que le département de M. Benbouzid occulte les revendications des enseignants, se préoccupe beaucoup plus du taux de suivi de la grève et passe son temps à contredire nos chiffres », a déploré hier M. Boudiba, porte-parole du Cnapest, qui observe au passage que les enseignants n’ont pas déclaré la guerre au ministère de tutelle.
M. Boudiba précise que les « profs » demandent seulement que l’on prenne en charge leurs problèmes. Le Cnapest, qui a appelé à un mouvement de débrayage de deux jours, s’est félicité hier de la mobilisation et de la discipline dont ont fait preuve les travailleurs de l’éducation.
« Notre action a été une réussite. Le taux de suivi a dépassé les 80%. Nous sommes très satisfaits du résultat, d’autant plus que toutes les wilayas du pays ont été touchées par la grève. Certains établissements ont suivi le débrayage à 100% et d’autres à plus de 50% », a affirmé notre interlocuteur.
M Boudiba a fait savoir par ailleurs que plusieurs établissements situés à Alger-Centre ont rejoint la protestation, et ce, en guise de soutien. « Nous sommes tous confrontés aux mêmes problèmes, Nous vivons tous dans la précarité, donc seul le resserrement des rangs, seule la capitalisation des luttes unitaires passées paieront », lance une enseignante. Hier, la plupart des sections affiliées au Cnapest, à travers le territoire national, ont tenu leur conseil national.
Les enseignants ont de prime abord critiqué « la politique du ministère qui tourne le dos aux problèmes de son secteur et s’attarde en revanche sur les détails insignifiants ».
« Au lieu de se pencher sur les véritables maux dont souffrent les éducateurs et l’école algérienne, les pouvoirs publics cherchent toujours à casser un mouvement pacifique qui est une conséquence d’un ras-le-bol général », expliquent les enseignants regroupés autour du Cnapest.
Les responsables de ce dernier tiendront incessamment une réunion pour évaluer leur grève et surtout pour trier les propositions des uns et des autres afin de déterminer la nature et la forme à donner à leurs futures actions.
Selon M. Boudiba, l’ensemble des éducateurs a voté pour une grève illimitée, une option qui, selon lui, devrait obliger le gouvernement à trancher les questions en suspens et à répondre aux attentes des travailleurs de la Fonction publique. Les éducateurs, les travailleurs de la santé et de l’administration, a rappelé notre interlocuteur, n’arrivent plus à supporter cette chute vertigineuse du pouvoir d’achat.
Les enseignants avaient pendant longtemps l’espoir de se voir doter d’un statut particulier qui leur rendra justice, mais c’est la déception sur toute la ligne. « Il y a un mécontentement général des enseignants.
On ne peut pas continuer à travailler dans de telles conditions. Les prix des produits de première nécessité ont triplé et le salaire des enseignants reste inchangé. Au Cnapest, nous pensons que s’il y a austérité, celle-ci doit être supportée par tout le monde et non pas seulement par les enseignants », a expliqué M. Nouar, coordinateur national du Cnapest.
Une déclaration qui laisse entendre que le conseil pourrait radicaliser son mouvement dans les prochains jours. L’on apprend que les enseignements doivent faire justement le choix entre la grève illimitée, le débrayage cyclique ou une grève de trois à quatre jours pour se faire entendre et poser leurs revendications.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres El Watan. www.elwatan.com. Par Nabila Amir. Le 29 octobre 2008.
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