Algérie - Ce n'est pas sorcier
Il peut arriver parfois que, par manque de concentration ou de temps, on n'accorde pas assez d'importance à la réalité dont on perd alors la dimension réelle. Comme il peut arriver aussi que, trop penché sur les puits de pétrole, on omette de lorgner ailleurs.
Quoi qu'il en soit, le résultat est toujours le même, notre triste réalité est d'hydrocarbures ou ne l'est pas. Nous vivons du pétrole, nous rêvons en gaz, nous ne pouvons pas concevoir le monde autrement qu'à travers les pipelines et les gazoducs.
Cette manière de voir qui nous a fait oublier que pour vivre, il faut d'abord travailler, produire, est à la base de tous les problèmes économiques en Algérie car, non seulement l'esprit rentier nous a définitivement habités, mais, en plus, cette ressource, dont nous faisons à tort notre seule et unique richesse, est de courte durée, et donc trop éphémère pour être une véritable considération dans la vie d'un peuple, Etre pays producteur d'hydrocarbures ne peut être une situation intéressante que si elle sert l'intérêt de ce pays et du peuple qui y vit.
Pour le simple citoyen, les ressources financières drainées par l'exploitation ou, à défaut, l'exportation du pétrole et du gaz, doivent servir avant tout le développement économique et social de la société. Ce qui signifie que pour être efficaces, les stratégies de développement des pays exportateurs d'hydrocarbures, qui doivent nécessairement s'appuyer sur les entrées de fonds générées par leurs ressources énergétiques, se doivent impérativement de servir l'émergence de secteurs et domaines d'activités aptes à créer la richesse et à induire la croissance hors hydrocarbures.
Des chiffres publiés récemment par quelques titres de notre presse nationale, et se rapportant à l'évolution des entreprises d'importation et d'exportation, révèlent malheureusement, sinon une absence, du moins une faiblesse dans la coordination des efforts de développement de notre économie. Que signifie, en effet, que pour la période des dix derniers mois, le nombre des entreprises importatrices pour la revente en l'état ait augmenté du quart (environ 25%) ?
Comment interpréter le fait que, de l'autre côté, les entreprises exportatrices, dont le nombre ridicule de 400 n'ait connu aucune évolution ? Comment concevoir que dans l'importation pour la revente en l'état, on ait besoin d'entreprises étrangères car, pour qui ne le sait pas encore, 1.500 entreprises étrangères s'occupent à nous faire parvenir des conteneurs de marchandises, chose que nos cordonniers, nos marchands de beignets, nos chômeurs, nos diplômés sans travail, nos mendiants peuvent aussi bien faire que ces entreprises, dont les intentions, si elles se limitent à l'importation de bonbons, ne peuvent point être correctes ?
Les ressources financières entraînées par nos hydrocarbures servent à écouler, sur notre marché, les marchandises des entreprises étrangères. Elles servent à développer les économies des autres pays et à tirer leur croissance. Mieux, elles tuent nos entreprises et nos ambitions de développement, en attendant de tuer définitivement notre économie le jour où les puits de pétrole tariront.
Qu'y a-t-il à faire ? Il ne faut pas sortir de Harvard pour comprendre que ce qu'il y a lieu de faire, en urgence, n'est ni difficile ni sorcier.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par Aïssa Hirèche. Le 29 octobre 2008.
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