Algérie - Bouteflika lève le suspense sur la constitution : Ce sera une révision par voie parlementaire
C'est officiel, le président de la République Abdelaziz Bouteflika a opté pour la révision de la constitution par voie parlementaire.
Le chef de l'Etat a choisi la cérémonie d'ouverture de l'année judiciaire 2008-2009 pour faire, solennellement, cette annonce devant des centaines de magistrats à la cour suprême, à Alger.
La nouvelle en soi, n'est pas un «scoop» à proprement parler, puisque le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia l'avait clairement annoncé, il y a de cela quelques mois, en affirmant que «la voie parlementaire est, de plus en plus, probable».
Ce qui est sûr actuellement c'est que les amendements apportés à la constitution passeront par l'assemblée populaire nationale (APN).
Si aucun «détail» n'a été donné par le premier magistrat du pays sur les points qui vont être modifiés dans la constitution, il n'en demeure pas moins que les amendements s'avéraient nécessaires, a soutenu le chef de l'Etat qui a proclamé, auparavant, l'ouverture officielle de l'année judiciaire. «En de multiples occasions, depuis 1999 et 2004, j'avais exprimé mon souhait de revoir la constitution lorsque les circonstances le permettraient. Comme chacun le sait bien, les constitutions sont le produit de l'effort humain.
Elles sont donc à même d'être améliorées et perfectionnées. Elles sont l'expression de la volonté des peuples à un moment précis de leur histoire. Elles sont aussi une incarnation de la philosophie et la vision civilisationnelle de la société qu'elles projettent», a déclaré le président de la République qui expliquera qu'à chaque constitution, correspondent des raisons et des perspectives dans l'organisation d'une société et de l'Etat ainsi que l'ensemble des relations et des mécanismes constitutionnels, attachés à l'organisation du pouvoir et de sa pratique, autant, poursuit-il, que la consécration des droits et libertés individuelles et collectives du citoyen.
«J'ai préféré, en conséquence, recourir pour l'instant aux dispositions de l'article 176 de la constitution, éloignant l'idée de la révision de la constitution par voie référendaire, mais sans pour autant l'abandonner», a déclaré Bouteflika pour qui, une consultation populaire sur le sujet sera organisée dans le futur, probablement après les élections présidentielles du mois d'avril 2009.
Le chef de l'Etat a souligné, en outre, que eu égard aux engagements prioritaires et aux défis de l'heure, il lui est apparu nécessaire d'introduire des amendements partiels et limités, loin de la profondeur du volume et même de la forme qu'il souhaiterait donner au projet de révision constitutionnelle, ce qui aurait imposé, explique-t-il, dans ce cas le recours au peuple.
«L'enrichissement» de la loi fondamentale, s'articule, a déclaré le président, autour de trois axes.
Il s'agit de «la protection des symboles de la glorieuse révolution devenus aujourd'hui les symboles constants de la République, en ce qu'ils représentent comme héritage éternel pour l'ensemble de la nation afin que nul ne puisse y toucher, les altérer ou les manipuler et ce, en conférant à ces symboles la place constitutionnelle qui leur est due».
En second lieu, le président parle de «la réorganisation, la précision et les clarifications des prérogatives et des rapports entre les constituants du pouvoir exécutif sans pour autant toucher aux équilibres des pouvoirs», en indiquant qu'un pouvoir exécutif doit être fort, uni et cohérent à même d'assumer ses responsabilités et de décider avec célérité et efficacité, de sorte à éviter les dualités et les contradictions et de dépasser les effets négatifs induits par l'incapacité à coordonner certains programmes.
Bouteflika poursuit en déclarant que ces dualités et ces contradictions conduisent finalement à l'émiettement et à la dissolution de la responsabilité et au chevauchement des décisions, induisant, par là même, un retard dans l'exécution des projets, portant ainsi atteinte aux intérêts du peuple et de la nation.
En troisième point, le président de la République invoque le fait, de permettre par cette révision, au peuple d'exercer son droit légitime à choisir ses gouvernants et à leur renouveler sa confiance en toute souveraineté, tant, dit-il que «nul n'a le droit de limiter la liberté du peuple dans l'expression de sa volonté, car la relation entre le gouvernant élu et le citoyen électeur est une relation de confiance profonde, réciproque, basée sur le choix populaire, libre et convaincu».
Le chef de l'Etat n'a, cependant, avancé aucune date sur la présentation de la nouvelle mouture devant les parlementaires de la chambre basse. Il soulignera, toutefois, que les mandements seront soumis, conformément aux dispositions de l'article 176 de la constitution, au conseil constitutionnel.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par Z. Mehdaoui. Le 30 octobre 2008.
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