Algérie - Education : Les syndicats veulent plus qu'un statut particulier
La publication du statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l'éducation nationale dans le Journal officiel tant attendue par les travailleurs du secteur a laissé place rapidement à l'insatisfaction des uns et à la déception des autres.
Si le nouveau statut particulier fixe avec amples détails les mécanismes de gestion des carrières des travailleurs du secteur (recrutement, promotion, droits et obligations...), il a omis, selon les syndicats autonomes, l'essentiel des revendications du personnel de l'éducation nationale.
Le premier reproche fait à ce statut particulier est la «déclassification» de certains corps du secteur et en particulier les adjoints de l'éducation qui ont dégringolé de la catégorie 11 à la 7 avec en outre la suppression du poste de surveillant général qui autorisait auparavant cette frange à grimper dans les échelons pour atteindre des postes de directions des établissements scolaires.
Le poste de surveillant général a été remplacé par le poste d'adjoint principal de l'éducation (catégorie 8) avec la restriction de la promotion à des grades supérieurs aux seuls détenteurs d'une licence de l'enseignement supérieur ou titre équivalent.
Dans une première réaction, la coordination nationale des adjoints de l'éducation a rejeté catégoriquement le nouveau statut en dénonçant une marginalisation systématique des travailleurs de ce corps par les pouvoirs publics.
«Ce nouveau statut particulier a non seulement déclassé cette frange mais condamne 80% des adjoints de l'éducation à rester dans la même catégorie durant toute leur carrière», s'indigne un responsable de cette coordination.
Du côté du personnel enseignant, la publication du nouveau décret exécutif portant statut particulier des travailleurs du secteur est un «non-événement», puisque pour la majorité des enseignants la revendication essentielle demeure la révision à la hausse des salaires.
Selon Meziane Meriane, coordinateur national des syndicats autonomes et secrétaire général du Snapest, à part la fixation de mécanismes techniques de gestion des carrières, ce statut particulier n'apporte rien de nouveau en matière des revendications socioprofessionnelles des enseignants qui tournent autour de deux points, en l'occurrence une majoration du point indiciaire à 100 dinars au lieu de 45 actuellement, et l'ouverture de «négociations sérieuses» sur le nouveau régime indemnitaire avec bien sûr un effet rétroactif depuis janvier 2008.
Notre interlocuteur précise que la promulgation de ce nouveau statut particulier ne va en rien affecter la détermination des syndicats autonomes qui poursuivront leur mouvement de contestation jusqu'à l'aboutissement de toutes leurs revendications.
La coordination nationale des syndicats autonomes a d'ailleurs tenu l'après-midi d'hier une réunion pour «peaufiner les dernières retouches avant le lancement de la grève nationale des 9, 10 et 11 novembre prochain».
Quant à l'intersyndicale de l'éducation, les cadres syndicaux ne cachent pas leur insatisfaction après la publication du nouveau statut particulier tout en estimant que le vrai enjeu aujourd'hui est la négociation du régime indemnitaire. Le chargé de l'information du Cnapest déclare pour sa part que le mouvement de contestation va se poursuivre avec comme cheval de bataille la révision du régime indemnitaire des travailleurs du secteur.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par Sofiane M. Le 30 octobre 2008.
Actualité en Algérie
Toute l'actualite du moment
Forum Algérie Monde - Debats et discussions sur l'Algérie et sur le Monde.