Algérie - Ouverture de l'année judiciaire : Le plaidoyer du président

La réforme de la justice, les droits de l'Homme et les acquis du secteur en matière d'amélioration des conditions d'exercice des magistrats ont été, globalement, les grands axes du discours du chef de l'Etat, à l'ouverture de l'année judiciaire 2008-2009, hier, à la cour suprême, à Ben-Aknoun.

«Le programme de réforme de la justice n'est qu'un moyen et un outil visant à imprimer à notre justice un degré de modernisation et de perfection», a souligné le président, selon lequel cette réforme doit être orientée vers «tous les secteurs de la vie publique dans tous ses aspects».

Cette nouvelle vision de la justice doit assurer aux Algériens, a-t-il affirmé, des droits qui ne peuvent aller en-deçà des chartes et conventions internationales, en matière de respect des droits de l'Homme. Plus spécialement, il affirmera devant le corps des magistrats, que «les droits des citoyens à la justice dans notre pays ne sauraient aller au-delà de ses droits reconnus par les chartes et traités internationaux». C'est, en fait, là une avancée, explicitement soulignée par le chef de l'Etat, dans le domaine du respect des droits de l'Homme en Algérie, à la lumière des réformes globales introduites dans le système judiciaire algérien.

«L'amorce de l'étape du redressement et de la modernisation par la réforme de la justice et les étapes parcourues dans l'édification de l'Etat de droit ont permis, au pouvoir judiciaire, de retrouver sa place et de jouer un rôle-clé dans le progrès et le développement de la société», ajoutera le président de la République qui a insisté, par ailleurs, sur la garantie aux Algériens de «l'exercice des libertés et droits fondamentaux, conformément aux principes des droits de l'Homme et aux valeurs humaines communes».

Par ailleurs, il a appelé, en matière de lutte contre le crime organisé, à une plus grande coopération internationale, particulièrement avec les pays amis. «Une coopération s'impose eu égard à l'intérêt commun avec les pays amis dans la lutte contre la criminalité en général, notamment la criminalité transfrontalière». Mais, à l'adresse de certains pays du nord de la Méditerranée, il lancera que «l'optimisation et l'élargissement de notre coopération aux domaines d'un véritable développement durable sont l'unique voie pour garantir la paix et la sécurité pérennes à nos peuples et nos pays respectifs».

Abordant le volet des établissements pénitentiaires, il a notamment estimé qu'il y a amélioration du régime carcéral, avec, notamment, des programmes d'enseignement pour les détenus leur permettant de faire ou de poursuivre des études en vue de leur intégration sociale. «Il me plaît de mettre l'accent sur le degré de développement atteint par les établissements pénitentiaires, désormais érigés, dans l'application des peines privatives de liberté, en centres d'éducation, d'enseignement et d'alphabétisation, voire en lieux où sont dispensés divers métiers au profit des détenus, sans distinction de sexe, d'âge ou même de la gravité du crime», a-t-il dit.

Cette «avancée» sociale au sein des prisons algériennes témoigne, incontestablement, du niveau d'application des principes des droits de l'Homme, en matière de traitement des détenus dans notre pays», a précisé le chef de l'Etat.

Mais, il reconnaîtra, qu'en matière de respect des droits de l'Homme, la justice seule en est incapable «sans l'encouragement et le soutien (à l'adhésion) de la société civile et des autres secteurs, au processus...». Enfin, concernant les magistrats, et sans trop s'étaler, il insistera, particulièrement, sur l'amélioration de leurs conditions sociales et d'exercice, qui doivent les soustraire «aux pressions».

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par Ali Babès. Le 30 octobre 2008.

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