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Algérie - Les Algériens et l'élection US

les algeriens et l'election US Tout autant que le reste du monde, l'Algérie était braquée mardi sur les écrans des télévisions étrangères pour suivre les élections présidentielles américaines. Et sans même se poser les questions de fond, elle soutenait instinctivement le candidat Barack Obama.

Probablement parce qu'il est noir et parce qu'il a des origines musulmanes, Obama devait sortir gagnant de cette bataille qui a tenu en haleine la planète entière. Il est vrai que depuis quelques jours, les Algériens sont branchés ailleurs ou plutôt par ce qui se passe chez eux.

Ils ont eu droit à un discours du président de la République qui leur a annoncé qu'il révise la Constitution en recourant au parlement. En tant que peuple dit souverain, ils n'ont même pas eu cette chance d'être consultés pour qu'ils puissent émettre un avis sur ce qui les concerne au plus haut niveau.

En soutenant Obama, ils se sont peut-être projetés à travers cette Amérique féroce qui s'est pliée légalement et conformément à sa constitution, au changement radical de ses moeurs. Il est vrai que le monde, notamment celui arabe et musulman, s'avance trop sur ce que va faire Obama en faisant plus dans l'affectif que dans le pragmatisme pur, dur et très souvent destructeur auquel les Américains l'ont habitué.

Mais il n'est pas interdit de penser qu'un président américain noir est plus sensible aux droits des damnés de la terre qu'un président blanc comme Bush. Les Algériens, s'ils ont un premier voeu à faire, c'est de voir leurs compatriotes détenus depuis de longues années à Guantanamo, libres au nom du respect des droits de l'Homme. Comme a eu à le souligner Maître Ksentini, Bush les a «gratifiés» d'une dernière infamie, celle d'avoir accepté que la Cour fédérale de Washington leur ouvre à partir d'aujourd'hui un procès en recourant à la procédure «habeas corpus», un principe fondateur du droit anglo-saxon.

Ce qui signifie que les six Algériens de nationalité bosniaque ne comparaîtront pas devant le juge pour prouver leur innocence mais pour, juste, qu'il leur soit vérifié si comme disent les juristes, «le président (Ndlr: Bush) peut, légalement, décider qu'il a une base suffisante pour les détenir». C'est donc un cadeau empoisonné que Bush, dans ses derniers instants à la Maison-Blanche, a offert à nos compatriotes et à bien d'autres qui croupissent comme eux dans le camp de Guantanamo.

Les Algériens, tout autant que les autres arabes et musulmans, pourraient aussi espérer qu'il leur soit permis de voyager à travers le monde sans être obligés de se cacher ou de raser les murs des aéroports, comme dirait notre charmant chroniqueur. Et de voir leurs frères palestiniens et irakiens indépendants comme l'ont été eux, un certain 5 juillet 1962.

Entre autres rêves, les Algériens ont surtout le droit de rêver qu'un jour ils seront dirigés par des gouvernants jeunes, intelligents, démocrates, respectueux des libertés individuelles et collectives et constructeurs d'un réel Etat de droit comme l'est l'Amérique pour ses Blancs. Le rêve américain doit être permis parce que Obama réalise, même si c'est à un siècle près, celui fait par son compatriote Martin Luther King. A la seule différence que jusque-là, on n'a pas entendu un politique digne de ces caractéristiques clamer à la face de l'Algérie «I have a dream.»

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com . Par Ghania Oukazi. Le 7 Novembre 2008.

 

 

 

 

 

 

 

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