Algérie - Grève des fonctionnaires: Guerre des chiffres
Au deuxième jour du mouvement de protestation auquel a appelé la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, la grève peinait à convaincre dans la Santé et l'Administration publique, même si les organisations syndicales parlent d'«un léger mieux» par rapport au premier jour du débrayage.
Selon le porte-parole de la Coordination, Meziane Mériane, la grève a gagné du terrain dans l'Education nationale avec l'adhésion d'autres enseignants au mouvement.
C'est, d'ailleurs ce qui est confirmé par un représentant de l'UNPEF qui, se basant sur les rapports des bureaux de wilaya de son organisation, affirme que des enseignants du primaire et du cycle moyen ont rejoint massivement le mouvement durant la journée d'hier.
Pour ce qui est des chiffres relatifs aux taux de suivi donnés par le ministère de l'Education nationale, faisant état d'un taux de 4%, le porte-parole de la Coordination trouve que ce chiffre est pour le moins erroné.
Il dira que si l'on fait le calcul en prenant le taux de suivi enregistré uniquement à Oran, l'on trouvera que celui-ci suffit pour faire mieux que 4% à l'échelle nationale. Pour le secteur de la Santé, le président du Syndicat des praticiens spécialistes (SNPSSP) affirme que «le mouvement a été amplement suivi dans toutes les wilayas», tout en avançant un taux de suivi de 85% .
Du côté du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière on soutient que les «données recueillies auprès de l'ensemble des établissements de santé, à travers le territoire national, indiquent que le taux de participation au niveau national, pour la journée du lundi a été de l'ordre de 3,9% contre 4,8% pour la journée de dimanche.»
Aujourd'hui, selon le plan d'action des syndicats de la Santé, et au troisième jour de ce mouvement, des rassemblements seront organisés dans les principaux CHU du pays à Annaba, Alger, Constantine et Oran.
Les hospitalo-universitaires, généralistes et spécialistes du secteur public devront converger des wilayas vers ces centres.
Les syndicats de la Santé envisagent de mener d'autres actions pour «défendre autant leur droit que le secteur public de la Santé, qualifié de moribond», selon le président du SNPSSP, M. Youssefi. Il ajoute que maintenant «la balle est dans le camp des pouvoirs publics.»
A Oran, au centre hospitalo-universitaire (CHUO), le débrayage s'est limité au seul corps médical des maîtres assistants.
A part un piquet de grève d'une centaine de maîtres assistants, le débrayage n'a pas trop affecté le fonctionnement de cet établissement hospitalier. Dans l'Education nationale, la guerre des chiffres bat son plein entre l'Académie qui avance un taux de suivi de 4% et les syndicats autonomes qui jugent que le débrayage a paralysé la majorité des établissements scolaires.
A Constantine, il est apparu que l'appel au débrayage initié par les syndicats autonomes de la Fonction publique n'a eu qu'un faible impact, notamment dans les secteurs de l'Education et de la Santé publique.
Ainsi, dans le secteur de l'Education, la direction de wilaya a annoncé que le taux de participation à la grève est «proche du O% puisque sur 15.OOO fonctionnaires environ, il y a eu seulement... 24 enseignants du secondaire, dont la plupart sont issus d'un CEM à Ziadia, qui ont débrayé».
Dans celui de la Santé, il n'y a eu aucune évolution par rapport à la première journée où quelques médecins généralistes, des praticiens spécialistes ainsi que des maîtres assistants de la Santé publique et des professeurs docents (une vingtaine selon la direction de l'hôpital et une quarantaine selon des grévistes), ont débrayé et organisé un meeting à l'intérieur du CHUC, en clamant les revendications arrêtées par la Coordination nationale.
Néanmoins, ils ont tenu, suivant la réglementation à assurer le service minimum tout en promettant de revenir, aujour d'hui mardi, pour un autre meeting prévu à 11h, sur les mêmes lieux. Dans les autres structures de santé visitées (polycliniques ou centres de soins...), aucun mouvement de grève n'a été enregistré, a-t-on constaté.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. www.quotidien-oran.com. Par Sofiane M. Et S. E. K. & A. Mallem. Le 11 Novembre 2008.