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Algérie - L'oeuf à 13 DA, le poulet à 320 DA: La panique des aviculteurs derrière la flambée

la panique des aviculteurs Les prix de la viande blanche s'envolent sur les étals. Le kilo de poulet, qui était proposé, en octobre, entre 200 et 220 DA a, d'un seul coup d'aile, sauté à 290 DA, voire 320 DA, dans les marchés des quartiers. Ces fluctuations des prix des viandes blanches, denrée alimentaire par excellence des pauvres après la folie qui s'était emparée, cette année, des prix de la sardine, seraient dues à une baisse vertigineuse de l'offre.

Les incertitudes autour des coûts des aliments de volaille sur le marché international avaient, finalement, poussé de nombreux petits éleveurs à mettre la clé sous le paillasson. «Les éleveurs ont cédé à la panique à cause des hésitations constatées dans le marché international des aliments de volaille. Les mises en place ont atteint leur plus bas niveau, depuis des années et les hangars sont presque vides», confie cet aviculteur.

La panique générale s'est répercutée sur l'offre conduisant à une flambée soutenue des prix de la viande blanche. Ainsi, le kilo du poulet vif a pris des ailes pour atteindre 185 DA à l'hangar. On est loin du prix coûtant mais ce tarif reste raisonnable, si ce n'était l'intervention des hordes de spéculateurs de la chaîne de commercialisation des viandes blanches. La différence de prix entre les éleveurs et les vendeurs au détail avoisine les 110 DA pour un kilo. La marge bénéficiaire des intervenants dans la chaîne de commercialisation est plus importante que celle de l'éleveur qui doit, en outre, supporter de nombreuses charges.

Autre répercussion de cette baisse de l'offre est la flambée des prix des oeufs qui viennent de frôler, pour la première fois, la barre des 13 DA l'unité. L'oeuf est, actuellement, cédé à 10 DA... au prix de gros. En ajoutant la marge bénéficiaire des grossistes et des détaillants, l'oeuf arrive à 12, voire 13 DA au consommateur. «Un oeuf à 12 DA! C'est du jamais vu», regrette ce père de famille.

Ce qui est saisissant dans cette flambée des prix de la viande blanche est que l'argument de la cherté des aliments de volaille ne tient plus la route car, ces dernières semaines, il y a eu une chute spectaculaire des prix des aliments de volaille chez les entreprises privées.

Le quintal de l'aliment de volaille proposé au début de l'année à 4.000 DA est doucement revenu à de meilleurs sentiments pour atteindre les 3.400 DA, chez les distributeurs privés. Le quintal de maïs qui était négocié, il y a quelques mois seulement à 3.200 DA est proposé aujourd'hui entre 1.500 et 1.600 DA, signale le président de la chambre d'Agriculture de la wilaya d'Oran.

L'aliment de volaille est composé de 60% de maïs, de 27% de Soja, d'acides aminés et des minéraux essentiels. En dépit de cette conjoncture favorable, de nombreux éleveurs ont préféré, par prudence, baisser rideau. Autre cause qui serait à l'origine de la baisse de l'offre est le renforcement du dispositif de lutte contre l'abattage clandestin par les services de sécurité.

La gendarmerie nationale avait effectué de nombreuses saisies, cette année, dans des zones réputées de la filière avicole, ce qui a contraint les petits éleveurs qui travaillent au noir à abandonner, du moins provisoirement, cette activité. «Cette conjoncture est passagère. Dans deux à trois mois les prix vont revenir à leur niveau normal», estime cet aviculteur.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. www.quotidien-oran.com. Par Sofiane M. Le 11 Novembre 2008.

 

 

 

 

 

 

 

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