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Algérie - Zerhouni réplique au roi du Maroc: Les objectifs obscurs de Rabat

Zerhouni replique au roi du Maroc La dernière sortie du souverain marocain, qui s'est laissé emporter par la colère contre l'Algérie qu'il accuse de vouloir maintenir fermées ses frontières, ne semble pas avoir laissé Alger insensible.

Jeudi dernier, dans son discours à l'occasion de l'anniversaire de l'annexion du territoire du Sahara Occidental, le roi du Maroc a, entre autres, accusé l'Algérie de maintenir fermées ses frontières. Le souverain marocain a, surtout, accusé l'Algérie de refuser de normaliser ses relations avec le Maroc.

«Le refus obstiné de tous les efforts consentis par le Maroc (...) va à l'encontre de la logique de l'histoire et de la géographie, laquelle est incompatible avec la fermeture des frontières entre deux pays voisins et frères», avait notamment estimé le roi du Maroc. A Alger, le ton, qui a toujours été modéré, est cependant à l'étonnement devant ces déclarations impromptues, d'autant que le discours du roi Mohamed VI s'est effectué par rapport à la commémoration d'un événement déplorable qui a plongé le Maghreb dans la guerre, la colonisation d'un peuple désarmé.

Face à ces accusations pour le moins inattendues de la part d'un jeune monarque, l'Algérie a répliqué, par la voix du ministre de l'Intérieur, M. Noureddine Yazid Zerhouni, qui a affirmé que «personne n'a le droit d'accuser l'Algérie de manoeuvres ou de tentatives de balkanisation du Maghreb arabe».

Le ministre a ajouté, en marge de la commémoration des dramatiques inondations de Bab El-Oued en novembre 2001, que «l'histoire démontre que de telles accusations sont infondées». «Nous avons toujours rêvé de l'édification d'un grand Maghreb arabe et nous avons toujours lutté pour cet idéal», a encore précisé M. Zerhouni qui s'est interrogé sur les raisons des accusations infondées du Maroc contre l'Algérie, et particulièrement sur les raisons du blocage des institutions de l'Union du Maghreb Arabe.

«La véritable question qui devrait être posée est quel Maghreb arabe veut-on édifier», a encore affirmé M. Zerhouni, selon lequel il faut se poser la question de savoir s'il s'agit «d'édifier un Maghreb au service de ses peuples, ou s'agit-il alors d'autre chose aux objectifs obscurs». Le ministre algérien réplique ainsi à la partie marocaine sur, en fait, les véritables raisons qui font courir les Marocains : la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays. Le ministre de l'Intérieur s'en tient au principal : relancer les relations bilatérales dans le cadre global des relations maghrébines.

Il ne s'agit plus, selon Zerhouni, de décrypter les relations entre les deux pays sous le prisme bilatéral, mais par rapport à un cadre plus global, celui de l'UMA. Et, à ce niveau, il estime que l'Algérie n'a jamais, contrairement à d'autres pays, tenté de bloquer le fonctionnement de l'UMA, ses institutions, ni l'émancipation du Maghreb. Bien plus, la balkanisation du Maghreb serait le fait de ceux qui cherchent absolument leurs intérêts (nationaux) au détriment de ceux de toute une région, des peuples du Maghreb.

Et, à ce niveau, les responsabilités dans le blocage de l'UMA sont claires. D'autant que Rabat n'a jamais voulu entendre la voix de la communauté internationale pour abandonner définitivement des visées coloniales qui, elles, pourtant, ont ruiné les espoirs d'un Maghreb réconcilié avec ses vieux démons.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. www.quotidien-oran.com. Par Ali Babès. Le 11 Novembre 2008.

 

 

 

 

 

 

 

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