Algérie - Marchés en folie

Quand la spirale inflationniste avait commencé à prendre des proportions inquiétantes pour le pouvoir d'achat des citoyens, faisant craindre une rentrée sociale houleuse, le gouvernement Belkhadem avait, il faut le rappeler, pris une série de mesures pour tenter de juguler la situation.

C'est ainsi que l'Etat a maintenu son soutien aux prix des produits alimentaires de première nécessité tels que les céréales et le lait, consenti des rabais de taxes douanières et fiscales à l'importation d'autres denrées de large consommation et octroyé des aides financières aux producteurs locaux des filières agroalimentaires. Tout cela pour qu'au final, les marchés locaux affichent des mercuriales en folie qui font fuir les clients et sont un pied de nez à toute logique économique.

Des ministres du même gouvernement Belkhadem nous avaient pourtant promis, l'on se souvient, que la situation sur les marchés allait s'apaiser une fois passé le mois de Ramadhan. Or, c'est au contraire que l'on assiste, puisque même des produits dont les prix n'avaient pas subi de fortes hausses durant le carême, sont à leur tour sujets à des augmentations incompréhensibles par leurs brutales ampleurs. A quoi ont servi les aides et les soutiens financiers de l'Etat, du moment que l'inflation est toujours à l'oeuvre et sur des produits dont les prix sont censés avoir connu une baisse sensible sur les marchés étrangers d'où ils sont importés ?

L'approche de la période du Hadj et de l'Aïd El-Adha provoque déjà de grandes tensions inflationnistes dans le marché de la viande. Des confrères ont rapporté que dans les hauts-plateaux, terre d'élection de notre cheptel ovin, les prix des bêtes ont subitement doublé. Cela augure un massacre financier pour la fête du sacrifice. Nos éleveurs ont pourtant eux aussi bénéficié des largesses des pouvoirs publics dans le but de ne pas se livrer à la spéculation effrénée sur les prix de leurs productions.

Quid également des engagements de nos producteurs-importateurs d'oléagineux qui ont fait la promesse de répercuter les baisses de prix à la vente de leurs produits à chaque fois que celles-ci interviendraient sur les marchés étrangers ? Force est de constater que l'Etat n'est pas en mesure de faire respecter leurs engagements à ces opérateurs économiques auxquels il a distribué de faramineux avantages et enveloppes.

C'est un immense système spéculatif qui régente nos marchés et notre commerce intérieur, trouvant à s'enrichir encore plus en puisant dans les caisses publiques pour financer et alimenter ses opérations. Désabusé, fatigué, impuissant, le citoyen subit le diktat de ce monde. N'ayant personne vers qui se tourner et sur qui compter, il est à craindre qu'il ait à un moment une réaction de révolte aux dimensions de cataclysme social et politique.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par Kharroubi Habib. Le 12 Novembre 2008.