Algérie - LE PARLEMENT CONSACRE LA REVISION CONSTITUTIONNELLE : Le texte adopté à une écrasante majorité
C'est par des applaudissements nourris que le projet de révision de la Constitution a été adopté au cours d'une session des deux Chambres du Parlement réunies au Palais des nations.
C’est donc par un véritable plébiscite que les parlementaires ont adopté les amendements apportés à la loi fondamentale par 500 voix sur les 529 présents.
Au niveau des deux Chambres du Parlement, les trois partis de l'alliance renforcés par le groupe des indépendants, les élus du PT et du FNA ont fait pencher la balance. Il suffisait d’une majorité de 3/4 pour avaliser le nouveau texte.
Au vu de la forêt de mains levées, on pouvait même s’abstenir de procéder au décompte. Les députés du RCD étaient une goutte d’eau dans l’océan.
Les 8 abstentionnistes, disséminés dans la salle, étaient issus du MRN, d’Ennahda. La plupart des élus interrogés dans le hall soulignaient l'importance de permettre au peuple, pour reprendre les paroles de M. Berraf, député du RND, "de choisir ses dirigeants à tous les niveaux et dans tous les secteurs".
Il ne se montre pas outre mesure dérangé par les critiques des opposants au texte. " Il y a certes, ajoute-t-il, une opposition minoritaire qui doit s'exprimer en toute démocratie mais la minorité doit se plier à la majorité».
Benhamou du FNA explique que «son mouvement n’était nullement contre une révision de la Constitution mais a longuement débattu de l’option du passage devant le Parlement».
«A partir du moment où l’on prévoit un recours au référendum dans les amendements futurs, nous soutenons l’initiative du président». Selon certaines sources, un conseil interministériel est prévu pour samedi ou dimanche. «Le président, ajoute notre interlocuteur, veut intégrer la question des hydrocarbures dans la future Constitution comme patrimoine inaliénable de la collectivité nationale», nous confie-t-il.
Si Affif du FLN, Zahia Benarous et Souilah Boudjemaa voient presque avec les mêmes expressions poindre «une aube de stabilité. Chaque institution saura à quoi s’attendre». Louiza Hanoune se dit «contente de voir les acquis du pluralisme renforcés. Sans la volonté du peuple et son libre choix, on ne peut pas avancer. Au-delà des personnes, il faut retenir les principes». La cérémonie avait attiré presque tous les parlementaires.
529 sur un ensemble de 533. Deux députés n’étaient pas là, notamment Lounaouci du RCD.
La presse avait récemment évoqué ses désaccords avec la direction de son parti. Même les huit députés de l’émigration ont tenu à être là. Les membres du gouvernement étaient également dans l'hémicycle où l'on pouvait voir Zohra Drif, Yacef Sadi, des vétérans de la guerre, et quelques rangées plus loin Louiza Hanoune, Seddik Chihab. Le premier ne cache pas ses sentiments de voir la «révolution continuer à travers cette volonté de construire un pays stable». En concluant la session des deux Chambres du Parlement, le président du Conseil de la nation qui a présidé au côté de M. Ziari, le président de l'APN, les travaux, a affirmé que "désormais après cet événement qui entrera dans l'histoire, la voie est ouverte pour raffermir les acquis démocratiques de l'Algérie et garantir la poursuite de l'effort de redressement du pays".
LES ARGUMENTS DE OUYAHIA
Auparavant, le chef du gouvernement M. Ouyahia avait présenté les principaux amendements de la Constitution et motivé la démarche du président de la République. Il dira notamment que "la révision partielle de la Constitution vise à consolider le processus de redressement et de reconstruction". Il a mis en exergue la lucidité du président Bouteflika qui a pu à travers la concorde civile et la réconciliation nationale ressouder les rangs de la nation. Il a surtout insisté sur la consécration de la volonté populaire. "L'alternance au pouvoir, dira M. Ouyahia, se décide par la volonté du peuple seul.
En la matière, ajoutera-t-il, "les véritables exigences démocaratiques résident dans la transparence et la liberté qui doivent caractériser le processus électoral.
Pour M. Ouyahia, "le projet à travers le respect de l'article 176 qui offre la possibilité au chef de l'Etat de procéder à des amendements est l'aboutissement d'une application rigoureuse des dispositions de la Constitution de 1996.
Il dira que «le projet tend à consolider les principes et les objectifs de la Constitution».
Il a, par ailleurs, défendu les enrichissements relatifs aux droits politiques de la femme. Il a rendu hommage aux combattantes, citant Fatma N’soumeur et Hassiba Ben Bouali.
Il a également évoqué la protection des symboles de la Révolution d’un pays où, selon lui, "le peuple est la source de tous les pouvoirs comme en toute démocratie".
En fait, le débat était entre ceux qui soutenaient que les mobiles de la révision concerne surtout l’article 74 qui consacrerait une présidence à vie et les défenseurs de la légalité qui jugent que le processus est non seulement conforme à la Constitution mais ne remet pas en cause les libertés publiques et le pluralisme politique.
L’intervention de Ouyahia a argumenté avec force et clarté cette vision. La parole revient désormais au peuple pour choisir au moment voulu librement et en toute souveraineté.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Horizons-dz. www.horizons-dz.com. Par H. Rachid. Le 13 Novembre 2008.