Algérie - Affaire de cocaïne à Oran: Six mois de prison pour le ressortissant turc
Le ressortissant turc arrêté en possession de cocaïne à Oran, le 10 octobre dernier, a été condamné à six mois de prison ferme. Il a été déclaré coupable de détention de stupéfiants par la juridiction de première instance, le tribunal correctionnel d'Oran.
La charge de commercialisation de stupéfiants, en revanche, n'a pas été retenue par le tribunal contre Ali Cenap Bayrakhar, la trentaine. L'homme qui était en sa compagnie lors de son arrestation par les éléments de la Sûreté de wilaya et qui a été également placé en détention provisoire sur ordonnance du juge d'instruction a été, quant à lui, déclaré innocent et relaxé.
Au terme d'une semaine de délibéré, le tribunal a jugé que ce courtier dans l'immobilier, d'origine marocaine, n'avait aucun lien, ni de loin ni de près, avec les 30 grammes de résine de cannabis et le 0,32 gramme de poudre blanche, et que le flagrant délit de détention de drogue ne s'appliquait pas sur lui, le produit prohibé ayant été trouvé sous l'un des deux sièges avant de la voiture du Turc. Le tribunal correctionnel statuant en premier ressort, l'affaire pourrait rebondir avec le procès en appel.
Tout laisse à prévoir une prompte réaction à cette sentence : la défense qui a plaidé non coupable, en dénonçant un complot ourdi, a vu son client condamné à la prison ferme, et le parquet général qui a plaidé 10 ans d'emprisonnement pour les deux mis en cause pour trafic de drogue dure a vu finalement le dossier rétrograder en de simples faits de « joint dans la poche » comme il en arrive chaque jour devant le tribunal.
Si appel il y a côté défense, et tout laisse à l'envisager, le jeune industriel turc propriétaire d'une petite usine de carton à Oran devra le faire depuis sa cellule à la maison d'arrêt d'Oran, où il est incarcéré depuis la mi-octobre 2008, et ce par l'intermédiaire de son conseil.
Pour rappel, les faits remontent au 10 octobre 2008, lorsque Ali Cenap Bayrakhar a été intercepté à la sortie de son usine sise au quartier de l'Hippodrome, dans le secteur urbain El-Makari (ex-St Eugène), au centre-ville d'Oran.
La fouille de son véhicule a permis à la police de découvrir 30 grammes de kif traité (résine de cannabis) et près d'un demi-gramme de cocaïne, dissimulés sous l'un des sièges avant de sa voiture. Inculpés de « détention et de commercialisation de stupéfiants », lui et l'homme qui était en sa compagnie, ces derniers ont été placés sous mandat de dépôt sur ordonnance du juge d'instruction près le tribunal d'Oran, qui a ouvert une information judiciaire.
Dans leur rapport, les enquêteurs « nuancent » leur appréciation, en notant sur le temps conditionnel : « il se pourrait que la drogue n'appartient pas au Turc et que celle-ci lui a été cachée délibérément dans sa voiture ».
Cité à témoigner, un officier de la brigade anti-stupéfiants de la Sûreté de wilaya d'Oran qui a mené l'enquête préliminaire a indiqué lors du procès, qui s'est tenu il y a une semaine, que l'interpellation du Turc avait été opérée suite à des informations fournies par un policier affecté à la 6ème Sûreté urbaine d'Oran et qui était au moment des faits à Alger pour des affaires personnelles.
Ces informations il les a obtenues grâce à sa femme, qui travaillait comme gérante chez le Turc. La défaillance à l'audience du policier et de sa femme en dépit de leur convocation pour le tribunal à l'effet de provoquer une confrontation contradictoire a nourri les plaidoiries mettant en exergue la mauvaise foi de ce couple vis-à-vis de leur ancien partenaire turc.
Ce dernier a, au cours de l'instruction, subi un examen médical (notamment l'analyse du sang) pour vérifier s'il s'adonnait à des substances psychotropes, qui a donné lieu à un bilan négatif, les médecins légistes n'ayant trouvé aucun symptôme de toxicomanie chez le jeune Turc.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par H. Saaïdia . Le 17 Novembre 2008.