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Algérie - Le Maghreb selon Strauss-Kahn

l'algerie et le FMI Belle sortie médiatique de Dominique Strauss-Kahn (DSK) à Tripoli où il avait assisté à une conférence régionale sur l'intégration économique au Maghreb. Selon le directeur général du FMI, l'une des trois institutions de Bretton Woods, il faudrait que les pays maghrébins accélèrent leur intégration économique, même en faisant, s'il le faut, d'énormes sacrifices, des concessions politiques majeures pour faire avancer le processus.

Le socialiste français, dont les affinités (même confessionnelles) avec le Maroc ne sont pas à démontrer, pense ainsi que le développement de l'économie au Maghreb est la plus importante des priorités pour les pays de la région. Même en sacrifiant le politique au profit de l'économique, et vice-versa. Or, toute avancée économique dans la région, qui irait vers un plus grand rapprochement entre les pays maghrébin, reste tributaire d'avancées politiques également majeures. Car, là où les choses bloquent, c'est justement dans les non-dits de la déclaration de DSK à Tripoli.

Est-il possible qu'une bête politique comme lui, qui a été candidat pour représenter le Parti socialiste français aux dernières présidentielles de 2007, avant qu'il ne soit évincé par le tandem Hollande-Royal, puisse occulter si naïvement le conflit au Sahara Occidental pour ne focaliser que sur le rétablissement des relations algéro-marocaines pour relancer la machine économique régionale ?

Les relations économiques et commerciales entre les pays du Maghreb, par ailleurs infimes sinon dérisoires, ne peuvent en aucune manière se faire au détriment d'un peuple spolié de sa terre, de sa liberté, de ses richesses naturelles.

En fait, des milieux proches de l'Elysée, beaucoup plus soucieux de ménager un Maroc de plus en plus colonisateur mais politiquement plus docile, où investir français est facile et à moindres frais, tentent de construire une stratégie maghrébine à long terme sur le dos du peuple sahraoui. Sinon, quel sens donner aux propos, même s'ils paraissent désintéressés, de Strauss-Kahn, et même en sa qualité de DG du FMI ? D'autant que le DG du FMI aurait été plus proche de ses prérogatives s'il avait concentré son attention sur les problèmes financiers et économiques des pays de la région.

Les pays du Maghreb ont plus besoin de soutien de la part des institutions de Bretton Woods dans l'actuelle phase de récession économique mondiale. Un soutien allant dans le sens d'une prévention des effets de la crise économique mondiale sur les pays de la région, plutôt qu'une position politique controversée sur un conflit que les socialistes français devraient aider à résoudre, au lieu de l'occulter et d'appliquer la politique de l'autruche au Maghreb.

L'intégration économique au Maghreb est certes une nécessité, elle est en retard par rapport à d'autres groupements régionaux. Mais comment peut-elle se concrétiser lorsque ceux qui peuvent contribuer à résoudre les problèmes politiques de la région se rangent du mauvais côté de la barrière ?

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par KHARROUBI HABIB. Le 19 Novembre 2008.

 

 

 

 

 

 

 

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