Algérie - Le ministre qualifie la situation d'anormale: Des logements pris en otage
Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourredine Moussa, a réitéré l'engagement des pouvoirs publics à livrer, dans les délais, le programme prévu de 1 million de logements.
«Nous avons beaucoup de latitude pour les achever avant avril 2009», a indiqué le ministre, invité de l'émission «Tahaoulat» de la chaîne I de la radio nationale, soulignant que le programme connaît une progression qui a atteint les 60%. Il a expliqué qu'entre janvier 2004 et juin 2008, 700.000 unités ont été livrées dont 93.000 réceptionnées dans le seul courant du 1er semestre 2008.
« Pour le second semestre de l'année en cours, les prévisions tablent sur un lot livrable de 140.000 à 150.000 logements et qu'en 2009, ce volume sera porté à 250.000 habitations », a précisé le ministre. Moussa a affirmé qu'en dépit des contraintes rencontrées au début, les choses sont rentrées dans l'ordre.
Concernant l'habitat précaire et les dispositions prises par le ministère, Moussa a rappelé que ce problème ne concerne pas uniquement l'Algérie.
« Le taux de l'habitat précaire en Algérie est de 8%. C'est peu par rapport à d'autres pays, mais pour nous ce chiffre est très important. Pour cela, un programme de 21.000 logements a été programmé depuis 2007 pour faire face au problème », déclare le ministre qui affirme que de nombreux bénéficiaires se sont enrichis à travers les transaction illicites. «Nous avons pris toutes les dispositions pour mettre un terme à ce phénomène », assure le ministre.
Sur un autre plan, le ministre a indiqué qu'«il est temps de mettre en place un cadre législatif et réglementaire pour déterminer les responsabilités et de passer à une phase qualitative de la promotion immobilière et de barrer la route aux aventuriers », soulignant qu'en l'absence d'un cadre législatif adéquat, il serait difficile de cerner les responsabilités et d'avoir des constructions de qualité.
Le ministre estime, à cet égard, aberrant que des citoyens soient pris en otage par des promoteurs qui leur exigent à la livraison de leur logement des prix supérieurs à ceux demandés au départ. « Il est anormal que le citoyen débourse un montant auquel il ne s'attendait pas », a-t-il fait observer, en plaidant en ce sens pour une gestion transparente de la promotion immobilière. Aussi, le ministre a estimé nécessaire la conclusion d'actes notariés entre les promoteurs et les acquéreurs où seront notamment fixés les prix de cession et déterminés les délais de réalisation. «Le citoyen doit éviter aussi de s'aventurer et doit impérativement respecter les lois et règlements en vigueur lorsqu'il aspire à acquérir un logement auprès d'un prometteur», ajoute le ministre.
Revenant au sujet des EPLF, le ministre n'a pas exclu de probables solutions dans l'avenir, rappelant que le projet de restructuration des EPLF est motivé par le souci des pouvoirs publics d'en faire un instrument efficace dédié à l'investissement public. Il a tenu à rassurer les citoyens quant aux nouvelles dispositions de la loi inhérente à l'achèvement des constructions, entrée récemment en application, qui vise, a-t-il indiqué, « à mettre fin à l'anarchie urbanistique et à aider à créer des villes attractives et économiquement viables ». Le ministre a assuré que l'objectif est de permettre au citoyen de régulariser sa situation à travers des mécanismes légaux. « Actuellement nous travaillons sur sept textes qui seront soumis prochainement au secrétariat du gouvernement », annonce M. Moussa.
Concernant les entreprises qui ne respectent pas les lois et règlements en matière de normes de réalisation, le ministre a révélé que de nouvelles procédures seront mises en oeuvre dès 2009. Des normes fixées par l'instance technique spécialisée de son département pour éviter les déséquilibres qui se posent après le lancement des projets. « Le non respect de la loi nous a coûté cher », souligne le ministre qui rappelle les catastrophes de Boumerdès et récemment de celles de Ghardaïa.
Pour conclure, le ministre a réaffirmé que son département n'hésitera pas à sévir contre toute cession des biens de l'Etat notamment les ventes par désistement qui, rappellera-t-il, sont strictement interdites. «Cela ne concerne pas uniquement les logements sociaux, mais aussi les logements AADL ou LSP, pour lesquels l'Etat a déboursé d'énormes enveloppes financières», conclut le ministre.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par D. Belaïfa.Le 20 Novembre 2008.