Algérie - Benbouzid aux adjoints de l'éducation: Des «privilèges» et un statut fermé
Dans une première réaction depuis la grève nationale de quatre jours (depuis le 16 novembre) de la Coordination nationale des adjoints de l'éducation, le ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, a annoncé, hier en marge de la conférence nationale sur la loi d'orientation de l'éducation nationale et ses textes d'application, que le statut du secteur de l'éducation transmis à la fonction publique constitue le fruit d'un travail concerté avec tous les syndicats du secteur, et que, partant, il ne saurait faire l'objet d'un «rejet» ni être «remis en cause» par quelconque partie qu'elle soit.
Il a affirmé dans cet ordre d'idée que ce corps pourra bénéficier de «privilèges» dans le cadre du régime indemnitaire, mais sans aucune révision du statut particulier.
Le ministre a ajouté que le dossier du régime indemnitaire des adjoints de l'éducation sera ouvert après adoption des statuts des différents secteurs de la fonction publique, conformément à la décision du gouvernement.
La loi «accordera aux adjoints plusieurs privilèges», a-t-il assuré, avant de préciser que la promotion de cette catégorie «est tributaire» de la formation nécessaire qu'ils doivent recevoir dans le cadre de la réforme du système éducatif. Le ministre semblait adresser ainsi un message à la Coordination nationale des adjoints de l'éducation qui revendique une révision du statut particulier avec une classification de ce corps à la catégorie 10 au lieu de 7 actuellement et le droit à la promotion au poste de surveillant général.
Contactés à ce propos, des syndicalistes soutiennent que ces nouvelles déclarations du ministre sont destinées uniquement pour apaiser les esprits dans le but de gagner du temps avant l'application du nouveau régime indemnitaire. Pour les concernés, les adjoints ne feront aucune concession et la plate-forme de revendications sera maintenue quitte à reconduire le mouvement de contestation dans les prochaines semaines.
«Nous voulons du concret. Le ministère doit se débrouiller pour nous réhabiliter dans nos droits avec ou sans révision du statut particulier. L'important pour nous est la satisfaction de nos légitimes revendications», martèle le chargé de l'organique à la Coordination nationale des adjoints de l'éducation.
Et d'ajouter : «Le ministre nous a habitués à ses sorties médiatiques, mais sur le terrain nous n'avons eu droit qu'à des promesses non tenues.» Ce syndicaliste s'est surtout interrogé sur la nature des privilèges promis par la tutelle si on sait que les adjoints ont été classés au bas de l'échelle des travailleurs de l'éducation.
Abordant la suppression par le nouveau statut particulier du droit à la promotion, il a réaffirmé que le poste de surveillant général revient de droit aux adjoints de l'éducation qui ont passé leur carrière dans l'école. Il est à noter que selon les chiffres du ministère le secteur de l'éducation nationale compte 80.000 adjoints.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par Sofiane M. Le 20 Novembre 2008.