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Algérie - EMBAREK ALI FOOTBALLEUR GENTLEMAN

Embarek footballeur gentleman A 16 ans, Ali Embarek jouait deux matches par jour. Le matin, avec les cadets du FCO, l'après-midi, avec les seniors du quartier Courbet. Ses débuts ont été toujours marqués par des situations assez insolites.

Au sein de l'équipe de Courbet, c'est son frère aîné Kouider (onze ans de différence avec Ali) qui était le titulaire. En l'absence de ce dernier, Ali a été intégré et fut le meilleur.

Quelques années plus tard, sa première apparition officielle au sein du onze-type du MCO n'a été effective qu'après une insistance des dirigeants auprès de Echeikh Ouaddah, quelque peu réticent. Ce dernier ne regrettera pas sa décision, puisque le jeune Ali (21 ans) a largement contribué au succès final du MCO face au MSP Batna (5 à 2) avec trois buts de toute beauté.

Si Embarek a su saisir sa chance, c'est parce qu'il avait confiance en ses moyens, c'est-à-dire une technique quasi parfaite, un art de la couverture de balle à nul autre pareil et un sens du jeu collectif prononcé. En 1962, et sur insistance de son ami Bouzidi, il signa au CAP où il brilla aux côtés des excellents Hasni, Sabi, Allel, Bessahraoui et Bouzidi. Cette équipe a fait souffrir bien des adversaires. Les prouesses du CAP ont attiré l'attention des dirigeants d'autres clubs.

Ce fut la saignée pour le club de haï S'nouber. Les meilleurs joueurs, à l'image de Hasni et Embarek, allaient connaître une grande notoriété, faisant partie de l'élite durant de nombreuses saisons. Le fait de passer une saison blanche en licence B n'a nullement affecté le rendement de Embarek.

Pendant une décennie, il fera partie de cette belle équipe du MCO qui a enchanté les foules, remportant le titre de champion d'Algérie 1970-1971, à la grande joie des Oranais. Plusieurs fois appelé en sélection régionale de l'Ouest, Embarek ne connaîtra jamais la satisfaction d'une cape nationale. «L'EN était une chasse gardée», assène-t-il. «Tout joueur rêve du maillot national. J'aurais été ravi d'être aux côtés des grands joueurs comme Hadefi et Freha, mes coéquipiers au MCO, Lalmas et les autres».

En 1974, il raccroche les crampons alors qu'il n'avait que 30 ans. «J'en avais marre des déplacements», explique-t-il. Il ne sera pas du groupe qui a remporté la Coupe d'Algérie 1975. «Ils ont attendu que je me retire pour qu'ils la gagnent», dira-t-il avec cet humour qui le caractérise. En fait, on a omis de vous dire que Ali a toujours eu l'esprit de gentlemen, soulignant souvent le bon côté d'une situation. C'est une personnalité vraiment attachante et, comme le soulignera son épouse, «un bon mari et un père exemplaire».

Tous ceux qui le connaissent ne tarissent pas d'éloges. Et ceci est une sacrée satisfaction par les temps qui courent... Kechra-Embarek, un sacré duo Au mois d'avril 1974, à la suite d'un très beau match MCO-JSK, Embarek avait mérité d'être cité dans la rubrique «Podium du dimanche» du journal «La République». Morceaux choisis: «Le jour où la paire Embarek-Kechra s'arrêtera, le MCO changera de visage. C'est sans doute excessif comme appréciation, car ce serait méconnaître les mérites de leurs coéquipiers. Mais force est de reconnaître que Ali et Abdallah stabilisent le Mouloudia.

Hier encore, ils ont tiré leur épingle du jeu, Kechra avec plus de hargne, Embarek avec plus de calme. La «griffe» de Embarek se ressent sur une passe ou une tête qui éclaire le jeu. C'est simple et génial à la fois. Il n'a jamais appartenu et n'appartiendra jamais à cette catégorie de joueurs qui misent tout sur leur force ou leur agressivité. Embarek préfère la finesse, le geste élégant et utile.

Après avoir servi un partenaire, il cherche aussitôt la position idéale pour se porter en appui. Avec Dali replié, Amri étonnant de brio et Anane, Ali avait affaire à une forte coalition. Il s'en est sorti à son avantage, ratissant un nombre incalculable de ballons et relançant le jeu de façon admirable. Il n'a commis aucune faute et ça dure depuis des saisons entières».

La paire Kechra-Embarek est «née» au FCO fin des années 50. Sauf lorsque Abdallah évoluait à l'ASM et que Ali portait le maillot du CAP, ils ont toujours cohabité, au FCO d'abord, au sein du MCO bien sûr, mais également à la wilaya où ils étaient des fonctionnaires, et même dans l'équipe de football de cette structure, équipe présidée par une ancienne gloire du football oranien et grand dirigeant, le regretté Benzaoui. Comment expliquer une telle harmonie entre Kechra et Embarek ? Qui «entraîne» l'autre ? Ali, peut-être en raison de sa position plus avancée sur le terrain, tranchera: «C'est ma remorque». Abdallah est-il d'accord avec le jugement de son ancien coéquipier ?

Il répondra peut-être à la lecture de ces lignes. En tout cas, on a rarement vu une telle complémentarité technique et une aussi belle harmonie entre deux footballeurs. Les atomes crochus, ça existe donc. Kechra a connu les joies de l'équipe nationale, Embarek jamais. Tous ceux qui l'ont connu au MCO vous affirmeront que c'est une anomalie qu'un tel talent n'ait pas été consacré. Peut-être a-t-il manqué d'ambition ? Rendre les meilleurs services au MCO était son seul credo. Quand verra-t-on semblable tandem ? Au train où va le football, ce n'est pas demain la veille...

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par ADJAL LAHOUARI. Le 20 Novembre 2008.

 

 

 

 

 

 

 

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