Algérie - Khelil à propos de la baisse des prix du pétrole: «Il faut voir les prix à travers la fourchette 50-60 dollars»
Après avoir atteint les 47,40 dollars à Londres et 48,25 dollars à New York, des plus bas niveaux depuis trois ans et demi, le pétrole rebondissait hier en début d'échanges européens. A la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 49,26 dollars, reprenant 1,18 dollar par rapport à la clôture de jeudi soir. A la même heure, le prix du baril de « light sweet crude » pour livraison en décembre, coté sur le marché new-yorkais Nymex, s'échangeait à 50,01 dollars, en hausse de 59 cents.
Les spéculations quant à une nouvelle baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui va se réunir à deux intervalles rapprochés, le 29 novembre dans la capitale égyptienne, puis le 17 décembre à Oran, contribuaient également à soutenir les prix. Par rapport à ses records de l'été dernier (147,50 dollars à Londres, 147,27 dollars à New York), le baril a perdu 100 dollars, soit les deux tiers de sa valeur. Jeudi, le prix du pétrole s'est enfoncé sous la barre des 50 dollars, entraîné par les ventes d'investisseurs en manque de liquidités et effrayés par l'impact de la crise économique mondiale sur la demande. Dans les échanges matinaux, le prix du baril de « light sweet crude » pour livraison en janvier perdait 59 cents à 48,83 dollars le baril. A New York, le cours du « light sweet crude » est passé sous les 50 dollars quelques minutes après l'ouverture des échanges américains, pour la première fois depuis le 18 janvier 2007, tombant jusqu'à 49,75 dollars.
Peu avant, le cours du Brent échangé à Londres avait déjà cassé ce seuil, s'enfonçant même sous les 49 dollars, à 48,20 dollars, son plus bas niveau depuis mai 2005. Alors qu'il y a six mois, le marché était focalisé sur des craintes de pénurie d'or noir, le rapport offre-demande s'est renversé, faisant désormais redouter une surproduction, dans un contexte où tout incite les investisseurs à douter d'une fin prochaine de la crise.
Jeudi, les chiffres hebdomadaires du chômage aux Etats-Unis ont été le catalyseur de la chute des cours, la forte détérioration du marché de l'emploi accentuant encore la pression sur un marché passablement échaudé par les statistiques sur l'état de santé de la première économie mondiale.
La baisse de la production pétrolière de 1,5 million de barils par jour, décidée lors de la dernière réunion de l'Opep le 24 octobre, n'ayant eu manifestement aucun effet, le prochain sommet du cartel prévu au Caire le 29 novembre pourrait préparer le marché à un tour de vis plus sévère, avant le sommet officiel de décembre à Oran.
Sur ce sommet, le ministre de l'Energie et des Mines et président de l'OPEP, Chakib Khelil a affirmé hier à Tunis, que d'importantes décisions seront probablement prises lors de la réunion d'Oran, pour stabiliser le marché pétrolier. Une prise de décision importante est très probable lors de la réunion du 17 décembre prochain à Oran, au vu de la demande qui a beaucoup chuté et des réserves, selon l'inventaire des stocks, qui sont très élevés, a déclaré Chakib Khelil à la presse, en marge de la visite de travail qu'il effectue en Tunisie.
Pour le ministre, il faudra que l'OPEP prenne une décision pour stabiliser le marché. L'OPEP avait décidé d'une réduction de 1,5 million de barils, a rappelé Khelil soulignant que cette décision va impliquer plus que ces 1,5 million de barils, puisque l'Arabie Saoudite devait aussi réduire de 300.000 barils supplémentaires, portant à 1,8 million de baril la réduction globale décidée. Selon Khelil, la prochaine réunion, au Caire, devrait permettre de réexaminer la situation. Mais au Caire, le 29 novembre, les données réelles sur le marché ne seront pas encore perceptibles, d'où la possibilité que des décisions n'y soient pas adoptées et qu'il faille attendre de voir l'impact des décisions déjà prises.
Cet impact, nous allons probablement le voir durant la première quinzaine de décembre, soit avant la réunion d'Oran, a-t-il fait remarquer. A une interrogation sur la réaction de l'OPEP à la chute des prix de pétrole en dessous de la barre des 50 dollars le baril, Khelil estime qu'il ne faut pas voir ces prix là en fonction des 140 dollars atteints en 2008 et qui sont exceptionnels et dus à la spéculation, mais beaucoup plus à travers la fourchette des 50-60 dollars dans laquelle ils ont évolué entre 2000 et 2007. Selon lui, ces prix ne sont donc pas en dehors de la fourchette de cette période là.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres El Watan. www.elwatan.com . Par Djamel B. & Agences. Le 22 Novembre 2008.