Algérie - FMI: Et DSK n'est pas venu
Le directeur général du FMI s'est contenté de visiter Tripoli et Tunis, et s'est abstenu de se rendre à Alger et Rabat, à qui il a pourtant donné des conseils.
Faux scoop ou manque de professionnalisme, l'AFP n'était donc pas plus informée que la presse algérienne sur l'agenda du directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn. En effet, ce dernier n'est en fin de compte venu ni à Alger ni à Rabat, comme l'Agence France Presse l'a annoncé lundi dernier.
L'ensemble de la presse algérienne s'est faite l'écho d'une information qui avait l'air de prime à bord d'être fondée. Parce que si elle ne l'était pas, cette institution qu'est le FMI, certes défaillante mais prestigieuse, l'aurait démentie sur le champ.
Et parce que les responsables comme le DG du FMI ont habitué les pays de la région à être visités en groupe pour des raisons, tiennent-ils à dire, d'économie de temps, et certainement - ce qu'ils ne disent pas - d'économie d'argent. Ils doivent aussi se dire que les pays du Maghreb doivent être considérés comme étant un groupe homogène qui doit être conseillé ou instruit, c'est selon, de la même manière ou avec les mêmes instruments.
En tout cas, cela n'a pas été le cas pour Dominique Strauss-Kahn (DSK), qui s'est abstenu de vendre son message en gros même si son contenu était adressé plutôt pour deux pays qu'il n'a pas visités : l'Algérie et le Maroc.
Pour rappel, que c'est à partir de la capitale libyenne, Tripoli, que Strauss-Kahn a recommandé à Alger et à Rabat de régler leurs différends en dépassant les difficultés politiques qui les séparent.
C'est comme ça que le DG du FMI voit la construction de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et la réalisation d'une intégration économique horizontale. Il est quand même curieux que SK ait passé un message aussi important à partir de Tripoli, alors qu'il aurait pu le faire les yeux dans les yeux avec les concernés. A moins que pour lui, ce n'est qu'un discours parmi tant d'autres qui laisse entendre que le conflit sahraoui est cette difficulté politique ou ce « grain de sable » qui empêche les deux pays d'avoir des relations sereines, et par conséquent perturbent l'UMA.
Dans le fond, l'on pensait que le patron du FMI était dans la région pour distiller un message purement économique et particulièrement servant les conclusions du Sommet du G20, qui s'était réuni à Washington pour trouver une solution à la crise financière mondiale.
Il aurait été aussi question, selon des responsables du ministère algérien des Finances, que DSK « ramasse » quelques avis sur le comment de la solution, en prévision de l'élaboration d'une feuille de route à cet effet, courant avril prochain. Pour une fois que les puissants de ce monde acceptent que des pays émergents, comme ceux de la région, aient quelque chose à dire, DSK les a privés de cette opportunité.
Juste une précision, ce sont les mêmes responsables du ministère de Karim Djoudi qui ont évoqué la feuille de route du G20, qui étaient étonnés de l'annonce de la visite du patron du FMI à Alger. « C'est bizarre, nous n'avons pas été informés de cette visite », nous avaient-ils dit lundi dernier. Ils ont eu en fin de compte raison.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres El Watan. www.elwatan.com . Par Ghania Oukazi . Le 22 Novembre 2008.