Algérie - Environnement: Rahmani veut un partenariat gagnant-gagnant
Le changement climatique préoccupe les pays africains qui se voient, en dépit de la faible industrialisation du continent, les premiers affectés par ce phénomène mondial. La conférence africaine des ministres de l'Environnement sur les changements climatiques pour l'après-2012, tenue à Alger, a été l'occasion aux 53 représentants de pays africains, d'appeler à un partenariat « accru » avec l'Union européenne pour lutter contre les effets du dérèglement climatique.
Les Africains veulent un « pôle de négociation uni » avec l'UE, pour la conclusion du futur régime international en décembre 2009 à Copenhague.
Première étape dans cette démarche pour l'élaboration d'une coopération permanente, l'Afrique vient de se doter d'une déclaration commune sur le climat, en insistant sur les besoins de financement, la reconnaissance du phénomène de migrants climatiques et le rôle des forêts africaines, dont celles du bassin du Congo, dans la lutte contre l'effet de serre.
« Les ministres sont décidés à élargir cette alliance africaine à l'UE : elle pourrait être mise sur la table à Poznan » (prochaine conférence des Nations unies sur le climat, du 1er au 12 décembre en Pologne), avait annoncé jeudi Cherif Rahmani, ministre de l'Environnement. Et d'enchaîner : « Les Européens sont nos partenaires les plus proches, géographiquement et culturellement, et ils sont en avance dans leurs engagements : ce partenariat sera une locomotive pour lancer une dynamique ».
Selon le ministre, il s'agit surtout de lancer un partenariat gagnant-gagnant dans lequel, chacun doit apporter et recevoir et partager les risques. « L'Afrique a décidé de prendre ses responsabilités. La politique de la chaise vide, c'est fini », a lancé Cherif Rahmani tout en précisant que le partenariat serait signé « dans le cadre de la maison commune africaine, l'UA et dans le cadre du G77 et de la Chine », le groupe des pays en développement à laquelle appartient l'Algérie.
En décembre 2009, la communauté internationale doit avoir finalisé le nouvel accord climatique, qui prendra la relève du Protocole de Kyoto dont les premiers engagements expirent fin 2012.
L'Afrique demande qu'y figure en bonne place la prise en compte des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts, qui comptent pour 20 % des émissions mondiales. Elle envisage également la possibilité d'un protocole additionnel « de type Kyoto » sur l'adaptation, afin d'aider le continent à faire face aux dérèglements climatiques, a indiqué un expert du ministère de l'Environnement, Hadj-Sadok Tahar.
Le continent « n'est responsable que de 7,5 % des émissions globales, et même 4 % pour l'Afrique sub-saharienne », selon le représentant de la Banque mondiale, Hocine Chalal. Mais elle est exposée aux effets les plus brutaux du réchauffement (sécheresse, inondations, déplacements massifs de population...). Seulement 24 % de sa population a accès à l'électricité (2 % en zone rurale) : pour assurer une production et distribution à tous, selon M. Chalal, il lui faudrait «23,8 milliards de dollars par an pendant dix à vingt ans».
L'idée d'un partenariat intercontinental est en gestation depuis la dernière conférence sur le climat de Bali, en décembre 2007, qui a fait valoir les atouts de l'Afrique, « le continent qui a le plus grand potentiel énergétique du monde en renouvelables », soleil, vent, eaux marines et grands fleuves. Les termes d'une déclaration commune sont encore en discussion, notamment jusqu'à lundi à Addis Abeba, où se tient la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne et de l'Union africaine.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran .www.lequotidien-oran.com. Par S. M. Le 22 Novembre 2008.