Algérie - Coopération : Les 200 détenus algériens en Grande-Bretagne et le cas Khalifa
Le ministre d'Etat au Foreign Office chargé des Affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord l'a clairement exprimée hier au siège de l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Alger. Bill Rammel a fait savoir aux journalistes qu'il a eu des discussions dans ce sens avec le gouvernement algérien notamment son homologue Abdelkader Messahel, «et j'ai rencontré le ministre Medelci ainsi que les parlementaires». Il estime ainsi que «les relations entre nos deux pays sont bonnes notamment depuis la visite historique du président Bouteflika à Londres en 2006».
Mais, a-t-il dit, «nous voulons les accroître davantage». Il rappelle que ce n'est que récemment que le British Council a été ouvert à Alger et que la Grande-Bretagne a renforcé ses relations militaires avec l'Algérie en procédant à l'envoi dans son ambassade à Alger d'un attaché de défense.
Il y a eu réaménagement «complet» des services des visas sans compter que dès l'année prochaine, l'ambassade sera installée dans une nouvelle bâtisse actuellement en cours de construction.
«De plus en plus de compagnies britanniques expriment leur désir d'investir en Algérie», soutiennent les diplomates britanniques accrédités à Alger.
Durant ces jours, le ministre a rappelé que «nous sommes les plus grands investisseurs dans les hydrocarbures, nous avons 50 milliards de dollars d'investissement, nous ne voulons pas perdre notre place dans ce domaine». Le Royaume-Uni achète, selon lui, 4% du gaz algérien, «nous tenons à augmenter ces quantités mais il n'est pas possible pour nous d'arriver à 10%». Cependant, a-t-il souligné, «nous voulons investir dans les infrastructures, les industries pharmaceutiques, les télécoms, les services et l'éducation».
Mais il reste que les Britanniques à l'instar des autres pays européens sont très intéressés par une coopération dans la lutte antiterroriste et contre l'émigration clandestine. «Nous avons un point commun avec l'Algérie, nous faisons face au terrorisme. Nous avons remarqué que le gouvernement algérien a déployé de nombreux efforts contre ce fléau et nous sommes à côté de lui pour le soutenir.» La coopération dans ce domaine, Bill Rammel la voit dans l'échange d'informations, le soutien à la police scientifique et le démantèlement des réseaux de financement.
La Grande-Bretagne s'est aussi entendue avec l'Algérie sur des possibilités d'extradition de prisonniers. «Dans le cadre de la lutte antiterroriste, il y a une relation active entre les deux pays pour extrader des prisonniers vers l'Algérie, des procédures sont en cours, d'autres aussi le sont en parallèle», a affirmé le ministre d'Etat au Foreign Office. Il indiquera en outre qu'il existe 200 prisonniers algériens de droit commun détenus en Angleterre.
Interrogé au sujet des suites à donner à l'affaire Khalifa en Grande-Bretagne, Rammel tiendra en premier à préciser que «le système judiciaire est indépendant du pouvoir politique, en tant que ministre, je n'ai pas le droit d'y interférer».
Mais, souligne-t-il, «Khalifa est un cas, il est important». Andrew Henderson, l'ambassadeur du Royaume-Uni en Algérie, a tenu à ajouter que «les magistrats britanniques se sont entendus de l'ouverture d'une session sur ce cas à la mi-février 2009». Le ministre a estimé par ailleurs que «le risque Algérie et la garantie assurance des investissements ne relèvent pas de notre compétence, ce sont les institutions financières britanniques qui les fixent mais nous souhaitons une amélioration de la situation sécuritaire pour que leur niveau soit revu à la baisse».
A une question sur la révision de la Constitution algérienne, le ministre a répondu «qu'elle était propre au gouvernement algérien, je n'ai pas le droit de la commenter». Au cas où l'Algérie demandera à faire observer ses élections par des étrangers, «les Britanniques prendront sa demande en considération», a-t-il dit. A propos de la crise financière mondiale, Bill Rammel a indiqué que «l'impact se fera sentir sur tous les pays, il faut donc qu'il y ait une solution globale».
Il estime, à cet effet, que les banques doivent bénéficier de liquidités, qu'il y ait plus de transparence dans le système financier mondial en plus d'autres mesures de réduction des taux d'intérêt et une coordination de l'action fiscale. En tant que chargé du Moyen-Orient, le ministre britannique a indiqué qu'il a eu des discussions avec les autorités algériennes sur la situation qui prévaut à Gaza. «J'ai exprimé le besoin de lever les restrictions sur et vers Gaza», a-t-il dit.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par Ghania Oukazi. Le 26 Novembre 2008.