Algérie - ONAB: L'aliment du bétail moins cher
En raison de la baisse, d'une part, des cours mondiaux du soja et du maïs et, de l'autre, du reflux des prix du fret, l'Office national des aliments de bétail (ONAB) a décidé, depuis le début du mois en cours, de réduire de 10 % les prix des aliments destinés à l'élevage ovin, bovin et ceux utilisés dans l'aviculture.
C'est ce qui a été annoncé hier, par un membre du directoire de l'ONAB, Hocine Ayadi, qui précise que ce sont pas moins de 40 produits qui sont concernés par cette baisse. M.Ayadi est revenu, chiffres à l'appui, sur les raisons qui ont incité l'office à prendre cette mesure pour expliquer que « le nouveau barème des prix des aliments de bétail et de l'aviculture intervient dans le sillage de la baisse des cours mondiaux du soja et du maïs, qui constituent la base essentielle de la fabrication de ces aliments, du fait qu'entre les mois de juillet et octobre passés, les cours de ces deux intrants ont connu un net repli sur les marchés internationaux. Ainsi, la tonne de maïs est passée de 250 dollars à près de 166 dollars actuellement, tandis que celle du soja est cédée à environ 342 dollars actuellement, après avoir culminé à 395 dollars, il y a quatre mois ».
Aussi, devait encore ajouter M.Ayadi, « l'autre facteur externe ayant favorisé la baisse du prix de cession des aliments de bétail aux utilisateurs nationaux est le reflux des prix du fret des céréales payés aux armateurs, qui s'établissent désormais à près de 100 dollars la tonne, après avoir atteint les 133 dollars la tonne en été dernier ». Interrogé sur les éventuelles incidences attendues de cette baisse sur les prix des viandes rouges et blanches sur le marché, M.Ayadi a répondu tout simplement que « ce sont les données du marché qui règlent le prix des viandes ». Il a fait, en outre, remarquer que « l'ONAB ne couvre que 20 %, soit 1,6 million de tonnes, des besoins nationaux estimés à 8 millions de tonnes/an, alors que le reste est couvert par des opérateurs privés ». Une manière pour dire implicitement que cette mesure de réduction des prix des aliments ne peut pas avoir une répercussion immédiate sur les prix à la consommation.
Pour sa part, Tahar Benaïssa, membre du même directoire, estime que « les prix actuels qui culminent avec, à titre d'exemple, un kilo de dinde à 330 DA, celui du poulet vidé à 300 DA et l'oeuf qui atteint 11 DA, un record jamais égalé, ne peuvent baisser qu'avec l'exonération des aviculteurs des taxes, essentiellement la TVA, et ce afin de relancer cette filière et d'encourager la création de nouvelles unités avicoles, notamment celles spécialisées dans le poulet de chair et les oeufs à couver ». Pour mieux étayer son argumentaire, M.Benaïssa a expliqué que « d'autres taxes comme celles de l'abattage ou de celles appliquées aux outils de production avicole ont favorisé la prolifération d'abattoirs activant dans l'informel où la majorité des aviculteurs préfèrent abattre leur cheptel afin d'échapper au paiement des taxes ».
Il ira même jusqu'à préconiser, dans le même sens, que l'une des revendications premières des professionnels du secteur avicole, à savoir un allègement fiscal de la TVA, toujours fixée à 17 %, afin d'assurer la stabilité des prix de la volaille, ainsi que d'autres taxes sur les produits finis tels le poulet et les oeufs de consommation.
Cette disposition vient s'ajouter à celle prise dans le cadre de la loi de finances complémentaire et applicable jusqu'à la fin 2009 consistant à l'exemption de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les prix des engrais, des produits phytosanitaires et des intrants pour la fabrication de l'aliment de bétail et des loyers portant sur les matériels agricoles, produits localement, dans un cadre de contrat de crédit bail. Sur cette question, le président de la Chambre nationale de l'agriculture, M.Ould El-Hocine, a eu à se prononcer dernièrement sur les ondes de la chaîne III, pour incriminer les producteurs d'aliments de bétail qui n'appliquent pas cette disposition.
Il a même anticipé concernant les prix du mouton du sacrifice, en situant le prix du kilo « entre 650 et 700 DA pour une bête sur pieds », en confirmant toutefois, que plus il y a de l'alimentation, plus les prix sont élevés, faisant allusion aux éleveurs qu'il accuse de faire dans la rétention.
Mais dans l'immédiat, alors que les prix actuels des viandes rouges atteignent les sommets avec plus de 700 DA le kilo, hantent plusieurs chefs de famille à une dizaine de jours de l'Aïd El-Adha, cette mesure pourra-t-elle avoir un incidence sur le prix du mouton du sacrifice ?
Au vu des prix affichés par les bouchers et la tendance des prix au niveau même des régions steppiques telles, Nâama, El-Bayadh et Djelfa et une pluviométrie favorable et par conséquent la renaissance des terrains de parcours, rien n'indique que le mouton du sacrifice sera inabordable pour l'écrasante majorité des familles.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par Salah C . Le 26 Novembre 2008.