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Algérie - Taxes élevées, marché informel... Les producteurs de boissons tirent la sonnette d'alarme

les producteurs de boissons La filière boisson se porte mal et certains des producteurs travaillant dans la légalité risquent de mette la clé sous le paillasson. C'est du moins le constat établi hier par l'Association des producteurs algériens de boissons (APAB), au cours d'une conférence de presse animée à l'hôtel Sofitel d'Alger. Les taxes élevées, le marché informel, la contrefaçon sont quelques-uns des problèmes énumérés hier par le président de l'APAB, M. Ali Hamani, qui a tiré la sonnette d'alarme quant à l'avenir de la profession.

Sur les 1.627 producteurs de boissons à travers le territoire national et recensés par le Centre national du registre de commerce (CNRC), seulement 500 à 600 sont réellement de véritables producteurs, a déclaré le président de l'APAB, qui souligne qu'il existe des gens sans foi ni loi qui fabriquent des boissons dans des baignoires, sans respecter aucune règle d'hygiène, et ce en toute impunité. Il soutiendra, à titre d'exemple, que rien que dans la wilaya de Annaba, une quarantaine de « producteurs » qui exercent en toute illégalité sont recensés dans un rapport confidentiel qui a été remis aux autorités concernées.

Il s'avère ainsi qu'à l'instar d'autres secteurs, la filière des boissons, y compris celles alcoolisées, est touchée de plein fouet par la contrefaçon, ce qui représente un réel danger pour la santé des consommateurs. Toute la volonté des autorités d'éradiquer cela ne suffit pas. Certains intervenants à la conférence de presse ont déclaré que les organismes chargés de la lutte contre ce « phénomène » n'ont ni les moyens matériels ni encore moins les moyens humains pour traquer les contrevenants.

Un responsable de la marque des boissons gazeuses Hamoud Boualem nous a déclaré, en marge de la conférence de presse, qu'il a fallu à son entreprise faire sa propre enquête pour identifier une femme qui utilisait la bouteille Hamoud Boualem pour vendre du jus qui ne répondait à aucune norme. Certains contrefacteurs utilisent même des composants hautement cancérigènes dans la fabrication des boissons, qui sont proposées à des prix dérisoires sur les marchés informels.

En sus de cela, les professionnels de la filière doivent également faire face à des taxes qui restent parmi les plus élevées dans le monde. C'est ainsi que la taxe de plus de 15% imposée sur le prix de vente de l'eau embouteillée est jugée excessivement élevée par les membres de l'APAB, qui soulignent qu'elle est de seulement 4,7% en France, 0,2% en Italie et 0,8% en Egypte.

Même constat de Messaoud Merzougui, expert et membre de l'association. Il soulignera à son tour que le niveau d'imposition de la filière est très élevé en Algérie. « L'entreprise est bloquée dans son développement par toutes ces taxes excessives », a-t-il déclaré, en mettant en exergue toute « l'ambiguïté » des textes qui régissent la filière boisson.

C'est le cas notamment des importations de matières premières et intrants qui sont tarifés au niveau des douanes au taux de produits finis ou produits semi-oeuvrés, soit à 30% pour ce qui est du sucre, alors que ce dernier est transformé par les producteurs pour les besoins de la composition de leurs boissons. Partant de ce constat, l'APAB, qui regroupe une trentaine d'opérateurs parmi les leaders sur le marché national, et représentant, d'après M. Ali Hamani, près de 85% de parts de marché, demande aux autorités de revoir à la baisse toutes ces taxes, sachant, explique-t-on, que toutes les importations constituant les matières premières de la filière ne sont pas destinées à la vente en l'état.

L'association demande une réduction des taxes douanières à hauteur de 5% pour que les producteurs continuent de travailler et de faire travailler et maintenir des milliers d'emplois. L'Association des producteurs algériens de boissons, qui prône le dialogue avec les autorités concernées par la filière, a fait hier trois recommandations. Il s'agit, premièrement, d'envisager un « toilettage » nécessaire des textes encadrant l'industrie des eaux embouteillées en Algérie ; deuxièmement, d'entamer une réflexion commune sur la nécessité de réduire la pression fiscale sur l'industrie des eaux embouteillées ; et enfin d'envisager une simplification et une homogénéisation du système fiscal à travers l'instauration d'une taxe unique.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com . Par Z. Mehdaoui. Le 27 Novembre 2008.

 

 

 

 

 

 

 

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