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Algérie - Une foire et... après !

une foire et apres Une foire économique maghrébine s'est ouverte hier à Alger et elle doit durer près d'une semaine. Ce n'est pas trop tôt et c'est pour cela qu'il faut en prendre note, sans trop pavoiser. Pourquoi en serait-il autrement alors que ce genre d'évènement relève de la routine dans d'autres régions du monde ?

C'est dans le domaine de l'économie que l'on prend la mesure du retard ou du caractère chimérique du projet maghrébin : le commerce entre les cinq pays de la région représente moins de deux pour cent du commerce extérieur de la région.

Et ce n'est pas seulement la question des frontières entre l'Algérie et le Maroc - qu'il faut souhaiter ouvertes le plus rapidement possible - qui explique cette faiblesse des échanges. Le fait que les frontières de l'Algérie soient ouvertes avec d'autres pays maghrébins n'a pas donné davantage de tonus aux relations économiques et commerciales. Mais cela ne doit pas constituer une raison pour s'accommoder d'une frontière durablement fermée entre l'Algérie et le Maroc.

Cela doit au contraire inciter à réfléchir aux frontières non visibles qui entravent le processus maghrébin. A cette situation ridicule où ce sont les étrangers, européens, américains, qui parlent davantage de l'espace maghrébin que les Maghrébins eux-mêmes. Il est clair que si l'on prend le modèle d'intégration européen, la construction doit commencer par l'économie et que cela finit par avoir des retombées politiques. L'extrême faiblesse des échanges intermaghrébins - et pas seulement algéro-marocains - donne l'impression que même l'évolution naturelle par l'économie est politiquement entravée.

Comme si une entente a existé, et existe toujours, entre les gouvernants des différents pays pour que les relations entre eux soient toujours marquées du sceau de l'Etat. Le Maghreb présente en effet cette caractéristique, ridicule et triste, où même les rencontres des «sociétés civiles» paraissent très fortement gouvernementales. Ces rencontres ne sont pas des moments de réflexion commune d'individus sur les moyens de dépassements des blocages des Etats et elles n'ont rien de la décontraction et de l'ouverture qui sied à des sociétés civiles.

Au contraire, chacun des membres de cette société dite civile se sent «investi» d'une mission de représentation officielle comme s'il était un ministre des Affaires étrangères ou un ambassadeur. Cette situation affligeante tient, bien sûr, à l'état de la démocratie dans chacun des pays qui détermine la réalité de la « société civile » et son niveau d'autonomie à l'égard des pouvoirs. A l'évidence, elle n'est pas grande dans les pays du Maghreb. Le non-Maghreb est à inscrire au bilan de la gouvernance autoritaire maghrébine.

Les différents régimes de la région ont des réflexes identiques et se sont révélés incapables de créer les conditions minimales d'un marché régional. Centrés sur des intérêts de régimes, ils ont négocié et négocient toujours en ordre dispersé avec des partenaires autrement plus puissants et organisés. Impossible de ne pas noter l'énormité de la régression par rapport à l'esprit fondateur de la déclaration de Tanger.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com . Par K. Selim. Le 27 Novembre 2008.

 

 

 

 

 

 

 

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