Algérie - Une maladie pas comme les autres
Alors que beaucoup de personnes sont épileptiques, cette maladie reste mal connue. Le public n’en retient que ses manifestations les plus spectaculaires : cris, convulsions, "bave aux lèvres", perte de connaissance…
Pourtant l’épilepsie ne se réduit pas à ces quelques symptômes. L’épilepsie est l’affection neurologique chronique la plus fréquente : une personne sur deux cents est touchée par cette maladie.
Une maladie synonyme d’angoisse pour les malades craignant la survenue d’une crise.
N’importe quand. N’importe où. Et au-delà du retentissement physique, la crainte de l’exclusion, l’épilepsie est devenue une véritable maladie sociale qui tend à marginaliser ceux qui en sont victimes, de l’école et jusqu’à la fin de leur vie. Dr Mekki, maitre assistant en pédiatrie au CHU Nefissa Hamoud ex. Parnet nous éclaire sur cette affection :
Dr Mekki, quelle est la situation épidémiologique en Algérie ?
En Algérie, il n’y a pas eu d’étude épidémiologique concernant l’épilepsie. L’incidence dans le monde dans la majorité des enquêtes se situe entre 40 et 60 pour 100 000 habitants.
Cependant on voit beaucoup de cas d’épilepsie dans notre service d’une part à cause du recrutement important et d’autre part car le service de pédiatrie du CHU Parnet est un centre de référence en matière d’épilepsie.
Qui est le plus concerné par cette maladie ?
Il faut savoir que l’épilepsie est une maladie de l’enfant, et le tort est que ce sont les neurologues qui suivent les enfants épileptiques or il faut songer à former des neuro-pédiatres.
Il en existe deux types :
L’épilepsie idiopathique pour laquelle on ne connaît aucune cause sauf peut être une prédisposition génétique. Elle est le plus souvent bénigne, puisque l’enfant évolue normalement sur le plan neurologique et psychique.
Ce type d’épilepsie guérit sous traitement.
L’autre type est l’épilepsie secondaire à une malformation cérébrale, des asphyxies néonatales. Le pronostic dans ce cas est plus lié à la cause qu’aux crises d’épilepsie.
Il n’existe pas de prédominance particulière chez le garçon ou la fille.
Quels sont les facteurs déclenchant les crises ?
Il existe des crises qui surviennent spontanément sans aucun facteur favorisant. Mais le plus souvent, elles sont déclanchées par la fatigue, le manque de sommeil, le stress, l’émotion et l’alcool surtout pour les adolescents occidentaux.
En quoi consiste le traitement ?
On ne traite pas toutes les crises épileptiques, car certaine crises peuvent être secondaire à une situation ponctuelle et transitoire comme une fièvre, un traumatisme et là il faut traiter la cause et tout va rentrer dans l’ordre. Par contre en cas, d’épilepsie maladie, les enfants font énormément de crises d’épilepsie. On ne traite pas après une crise mais on attend une deuxième voire une troisième crise pour commencer le traitement selon le type de cette dernière. Généralement, le traitement dure 1 à 2 ans.
Si l’enfant ne refait plus de crises, le traitement pourrait être arrêté progressivement.
Quels sont les moyens de prévention des crises chez un enfant connu ?
Le seul moyen de prévention est de lutter contre les facteurs déclenchants. Il faut lutter contre le stress, il faut dormir suffisamment. Pour les jeux vidéo, il ne faut pas priver l’enfant mais il faut s’assurer qu’il n’en abuse pas.
Les épilepsies graves, résistantes aux médicaments, constituent un véritable handicap pour les patients. Pour nombre d’entres eux, l’intervention chirurgicale pourrait être synonyme de guérison.
Faute d’équipement, faute de moyens, l’opération qui consiste à effectuer une ablation de la zone du cerveau dite « épileptogène », n’est encore pratiquée que par un nombre d’équipes limitées. Pourtant, il faudrait pouvoir agir vite. Dès l’enfance même quand la plasticité du cerveau est encore importante.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Horizons-dz . www.horizons-dz.com . Par Lamia Baïche. Le 28 Novembre 2008.