Algérie Monde

 

Algérie - D'où vient l'argent du terrorisme ?

terrorisme « Les Etats-Unis soutiennent l'Algérie et l'Afrique dans la lutte contre le terrorisme et ses réseaux de financement », a déclaré, hier, le nouvel ambassadeur des USA en poste à Alger, David Pearce. Intervenant à l'occasion d'un séminaire organisé par le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT) et consacré à « la lutte contre le financement du terrorisme en Afrique du Nord et de l'Ouest », le diplomate américain a souligné que son pays est disposé à contribuer directement pour aider à faire face à ce « phénomène » transnational.

Déclarant avoir assisté personnellement aux attentats du 11 septembre 2001 à New York, le représentant de la diplomatie américaine en Algérie a affirmé que la lutte contre le financement du terrorisme, qui a des ramifications avec la drogue et le trafic en tout genre, est un élément vital pour l'éradication des terroristes. Il fera savoir que depuis les attentats de New York, le gouvernement américain a mis en place plusieurs cellules de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.

Il soulignera à cet effet que grâce à ces cellules, quelque 140 millions de dollars ont été gelés par les autorités américaines à travers les différents circuits bancaires. « Les terroristes exploitent notre système financier dans leur entreprise de destruction », a-t-il déclaré, en invitant les pays africains, membres du CAERT, à un échange de renseignements pour le démantèlement des réseaux de terroristes en activité en Algérie et en Afrique du Nord.

D'après lui, le CAERT constitue incontestablement un lieu de réflexion pour sortir avec des actions concrètes dans le cadre de la lutte contre le financement du terrorisme, une lutte qui n'est pas, affirme-t-il, du seul ressort des militaires. De son côté, le directeur du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme, l'ambassadeur Boubacar Gaoussou Diarra, dira que les attentats du 11 septembre ont mis au jour l'action des réseaux financiers internationaux du terrorisme, ce qui a accentué la coopération internationale qui s'est concentrée, poursuit-il, sur le gel des fonds et des avoirs appartenant à l'organisation Al-Qaïda ainsi qu'à des personnes et entités associées.

L'ambassadeur qui rappellera tout l'arsenal juridique mis en place par les Nations unies pour lutter contre le financement du terrorisme depuis le 11 septembre 2001, a indiqué que des « progrès significatifs » ont été enregistrés par les pays africains pour respecter les normes internationales de lutte, mises en place par le Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux (GAFI) et adoptées lors de sa session extraordinaire qui s'est déroulée à Washington les 29 et 30 octobre 2001.

« Au plan continental, le plan d'action de l'Union africaine de lutte contre le terrorisme, adopté ici même à Alger le 11 septembre 2002, a consacré des dispositions importantes à la lutte contre le financement du terrorisme », a déclaré le directeur du CAERT en soulignant que ces dispositions invitent non seulement les Etats africains signataires de la convention d'Alger à ratifier la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme, mais aussi à considérer comme crime dans leur législation interne, l'acte de financement du terrorisme.

La création, par ailleurs, note l'ambassadeur, du Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (GIABI) et du Groupe d'action financière du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (GAFIMOAN), témoigne aussi de la volonté des Etats membres de ces institutions de contribuer à l'harmonisation des normes relatives à l'action multinationale contre le financement du terrorisme.

« La prédominance de l'argent liquide dans les transactions financières de nos jeunes économies, la prévalence des circuits informels constituent en particulier un risque dont il importe de prendre sa juste mesure », a fait savoir le directeur du CAERT qui soutiendra que les signaux d'alarme quant aux liens entre le terrorisme et le crime organisé sont de plus en plus nombreux.

« L'Algérie a subi dans sa chair les affres du terrorisme et les a affrontés seule avec détermination et des moyens limités », dira pour sa part le ministre délégué aux Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, qui n'hésitera pas à rappeler « la complaisance » de la communauté internationale observée face au phénomène du terrorisme avant que le 11 septembre 2001 ne vienne la réveiller brutalement de sa torpeur.

Messahel a tenu à souligner devant l'assistance composée d'ambassadeurs et d'attachés de défense de plusieurs pays étrangers, que le terrorisme est et restera un danger mortel qui continuera à frapper tant qu'une action vigoureuse et concertée de la communauté internationale n'est pas engagée pour l'éradiquer définitivement de la surface de la planète.

Les derniers attentats de Bombay en Inde, poursuit le ministre, viennent de rappeler de manière tragique à la communauté internationale que le terrorisme ne connaît pas de frontières et, dans la lâcheté de son action criminelle, il s'attaque toujours de manière aveugle à des cibles vulnérables.

« La lutte contre le financement du terrorisme et contre le blanchiment d'argent est rendue davantage plus ardue par la porosité des frontières qui n'est d'ailleurs pas spécifique aux pays d'Afrique du Nord et de l'Afrique de l'Ouest mais qui constitue un véritable défi pour la région sahélo-saharienne », indique Abdelkader Messahel qui souligne que cette situation est davantage compliquée par la procédure de conclusion des transactions financières entre partenaires de l'intérieur des frontières d'un même Etat comme dans les échanges transfrontaliers où le circuit informel, dit-il, est généralement privilégié par rapport au circuit bancaire et le chèque abandonné au profit des paiements en espèces.

Pis, le ministre déplore ce qu'il a qualifié « d'impuissance incompréhensible » de certains Etats de la région devant certains trafics à leurs frontières comme le trafic de drogue et des substances nocives, alors que, poursuit-il encore, l'argent de la drogue finit toujours dans les circuits terroristes.

« Nous pensons que la coopération et la solidarité régionales pourraient largement combler cette incapacité », lâche le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines qui prône une détermination et une fermeté sans faille si l'on veut, affirme-t-il, donner ses chances de réussite à la lutte contre le financement du terrorisme.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com . Par Z. Mehdaoui . Le 2 Decembre 2008.

 

 

 

 

 

 

 

Algerie-Monde.com © 2008 Tous Droits Réservés