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Algérie - Oran: Trois membres du GSPC condamnés à 7 ans de prison

terrorisme Le procès des membres présumés de la filiale de recrutement du GSPC, basée à Oran, «indirectement» liée à l'attentat terroriste ayant ciblé le président de la République lors de sa visite à Batna, le 6 septembre 2007, était hier devant le tribunal criminel d'Oran. Le point d'intersection entre ce groupe et l'attentat suicide perpétré sur l'itinéraire du chef de l'Etat: l'auteur du massacre, le kamikaze Belazreg El-Houari, alias « Abou El-Mokdad El-Yamani».

Celui-ci, qui résidait dans le quartier populaire de Medioni, à Oran, fut en effet « le produit» de ce groupuscule qui faisant l'apologie du «djihad», puis l'un de ses agents recruteurs avant de commettre son acte suicidaire à la ceinture explosive, qui fit 22 morts et des centaines de blessés.

Au moins quatre des huit personnes qui comparaissaient hier, au box des accusés, ont côtoyé Belazreg El-Houari, avec qui ils fréquentaient la salle de prière (moussala) Ibn Taïmya, sise au Plateau, à Oran. Le rôle qui leur était dévolu par le GSPC, selon l'accusation, consistait principalement à repérer des candidats potentiels aux actions armées en Algérie et à la «guerre sainte» en Irak et, en second lieu, à faire un travail d'apologie et de soutien logistique aux groupes terroristes armés.

Sur les huit accusés, quatre étaient poursuivis pour «adhésion à groupe terroriste armé», à savoir S.M.L, B.Hamza, H.D et S.S, tous détenus depuis décembre 2007. Un cinquième accusé, M.M, incarcéré également, est inculpé d'«apologie et soutien à groupe terroriste». Les trois restants, quant à eux, comparaissant libres, étaient accusés du délit de « non-dénonciation de crime».

Le démantèlement de ce réseau terroriste présumé, établi à Oran, a été déclenché par les services de sécurité suite à l'identification du kamikaze auteur de l'attentat de Batna, qui a servi comme fil conducteur. Après investigation et filature, l'un des compères de Belazreg El-Houari, S.M.L, 25 ans, alias Abou Mouâdh, a été arrêté, le 10 décembre 2007, à la gare routière de Yaghmoracen, à Oran.

La fouille du bagage de celui-ci, qui voulait se rendre à Sétif, « dans l'intention de rallier les maquis du groupe terroriste armé sévissant dans la 5e Région activant sous la bannière du GSPC, et ce, en exécution de l'ordre donné par le surnommé Amalou Saïd (terroriste activement recherché) », d'après les faits consignés dans l'arrêt de la Chambre d'accusation, a permis de découvrir une jumelle militaire nocturne, une boussole, deux téléphones portables et une carte géographique de l'Algérie.

Dans sa déposition devant les enquêteurs puis devant le juge d'instruction, le mis en cause a déclaré que c'est B.H, le relais présumé entre les régions Est et Ouest du groupe terroriste, qui lui a remis ce matériel en le chargeant de la mission de sa livraison pour Amalou Saïd, à Sétif. Mais, hier à la barre, S.M.L s'est rétracté, déclarant que ces «aveux m'ont été arraché de force».

Le juge lui a rétorqué : «Mais tu as reconnu ces mêmes faits devant le juge d'instruction. Celui-ci, lui aussi, t'a arraché ces aveux par la force ? Si tu prétends qu'on t'as torturé, pourquoi tu n'as pas dénoncé cela devant le magistrat instructeur ? Pourquoi tu n'as pas demandé une expertise médicale ?». B. H. fera le même volte-face que son prédécesseur à la barre.

Après avoir reconnu, aussi bien lors de son interrogatoire par la police judiciaire qu'au cours de ses audiences par le juge d'instruction, qu'il était chargé du recrutement pour le GSPC et c'était lui qui avait convaincu B.H d'y adhérer et l'avait, notamment, chargé d'acheminer le matériel en question à l'Est, B.H a fait, hier, un revirement de 180 degrés. Cependant, le fait saillant dans le dossier d'accusation est ce camping organisé par les membres de ce groupe sur une plage, plutôt discrète, située à cheval entre Rechgoun et Béni-Saf, dans la wilaya de Aïn Témouchent, en août 2005.

Parmi les « campeurs », il y avait le kamikaze de Batna, Belazreg El-Houari. Pour les magistrats, il y a un faisceau d'indices concordants que ce qui est présumé par les mis en cause avoir été des vacances au bord de la mer entre amis était en fait un « conclave » régional de la succursale « apologie et recrutement » du GSPC. A un moment donné, ne supportant plus cette histoire de séjour touristique entre copains au bord de la mer, le magistrat a lâché : « C'était un regroupement régional du groupe, avouez-le ! ».

L'un des accusés, en l'occurrence H.D, est connu des services de sécurité pour avoir été déjà impliqué dans une autre affaire de terrorisme, pour laquelle il était détenu à la prison de Serkadji (Alger), avant d'être relâché au bénéfice de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale. Il est soupçonné d'avoir récidivé en rejoignant à nouveau ce groupe terroriste avec comme mission le recrutement des candidats au martyr. Le « prédicateur » présumé du groupe et son « sponsor » en même temps, ce double rôle est attribué par l'accusation à M.M, ancien gérant d'une boulangerie à Oran.

Celui-ci était accusé, en effet, d'avoir fait des prêches et tenu des sermons « pousse-au-crime » pour inciter des jeunes parmi les adeptes de la mosquée suscitée à rejoindre les maquis. Le procureur général a requis une peine de 20 ans de réclusion criminelle contre quatre principaux accusés, une peine de dix ans de réclusion contre le présumé « apologiste » et 5 ans d'emprisonnement contre les trois personnes accusées de non-dénonciation de crime. A l'issue des délibérations, le tribunal a condamné trois accusés, S.M.L, B.H et H.D à 7 ans de réclusion. Les autres coaccusés, au nombre de cinq, ont tous été acquittés.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com . Par Houari Saaïdia . Le 2 Decembre 2008.

 

 

 

 

 

 

 

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