Algérie - Cher, cher le sacrifice
Cette année, la viande du mouton de l’Aïd coûtera cher. Et tout le monde s’en plaint. Comparés à l’année passée, les prix d’un mouton ont augmenté d’environ 10.000 dinars. «Cette année, la bête achetée à 23.000 dinars valait 13.000 en 2007», explique Djilali, revendeur venu de Tiaret, précisément de la daïra de Frenda.
Comme chaque année, il a ramené, avec deux autres associés, environ 400 têtes.
L’inflation des prix, Djilali l’explique par une spéculation effrénée. «Cette année, les pluies ont été abondantes, les ovins se sont gavés d’herbe, et la moitié du cheptel est transféré en contrebande vers la Tunisie», explicite-t-il. En plus de ces trois facteurs, vient s’ajouter celui des intermédiaires qui se sont multipliés. Des personnes qui n’ont aucun lien avec le monde rural se sont transformées en revendeurs durant l’Aïd.
Et au bout du compte, un mouton acheté chez un éleveur à 6000 ou 8000 dinars, changera de main plusieurs fois avant d’atterrir chez le consommateur. La preuve, ce gérant d’une agence immobilière à Alger qui a transformé son local en bergerie. Sur les hauteurs de Dely Brahim, au lieudit «Maison Blanche», Djillali et ses deux associés, Abdellah et Ahmed, ont loué un hangar chez un particulier. Les bêtes, au nombre de 400, y sont parquées. Elles ont été achetées à Birine dans la wilaya de Djelfa, Tiaret et El-Bayadh.
Pour les
différencier, chaque associé a apposé une couleur distincte sur le dos de sa bête. Les prix oscillent entre 19.000 et 40.000 dinars. Mais ces maquignons affirment que cette année, les profits ne seront pas conséquents. Et pour cause. «On achète la botte de foin à 800 dinars, le quintal de l’orge à 4000 dinars, sans oublier le flacon de vaccin à 2200 dinars ainsi que le prix de la prestation du vétérinaire», justifie Ahmed. «Il faut rentabiliser tout cela, renchérit Abdellah.
Il faut aussi payer en plus, le gîte et le couvert du propriétaire du hangar». A Frais Vallon, sur les hauteurs de Bab El Oued, un garage est transformé en bergerie. 60 moutons y sont parqués dont la moitié a été déjà achetée.
«En plus du commerce, je fais du gardiennage», précise ce fellah qui travaille comme agriculteur à Adekkar dans la wilaya de Bejaia et possède une villa avec garage à Frais Vallon.
«A la veille de l’Aïd, les clients qui habitent des cités viennent récupérer leur bête», explique-t-il. Chaque année, une soixantaine de moutons est vendue par ce fellah. Les acheteurs sont des clients abonnés depuis plusieurs années car, dit-il, ces moutons sont bien suivis par le vétérinaire et mangent de l’herbe grasse.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Horizons-dz. www.horizons-dz.com. Par Rabéa F. Le 5 Decembre 2008.