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Algérie - Pétrole: «Le juste prix» selon Chakib Khelil

OPEPDans un entretien accordé au journal égyptien Al-Ahram Hebdo, Chekib Khelil, minitre de l'Energie et des Mines, et président en exercice de l'Opep, a longuement insisté sur la nécessité de la collaboration de tous les intervenants, producteurs Opep, non-Opep et pays consommateurs, pour que le baril de pétrole se stabilise autour de 70-75 dollars US, qu'il estime être le «juste prix».

«C'est de l'intérêt de tout le monde que les prix se stabilisent le plus vite possible autour de 70 à 75 $», a-t-il suggéré. Le ministre considère que si la situation baissière du marché pétrolier devait durer encore longtemps, elle provoquera à terme l'arrêt de la production dans certains champs pétroliers qui deviendront non rentables, ainsi que le ralentissement des investissements dont la répercussion sera de rendre l'offre moins importante lorsque, dans 2 ou 3 ans, la demande devra augmenter.

«Par conséquent, dans deux ou trois ans, lorsque la demande atteindra son pic, car normalement l'économie va se redresser, l'offre ne sera pas suffisante et la situation sera très tendue», a-t-il ajouté. «Il faut savoir, dit-il encore, que lorsqu'on suspend un projet, il n'est pas facile de le reprendre plus tard, car on perd des ressources humaines. Concernant la décision à prendre par l'Opep, Khelil estime que la situation d'ici la prochaine réunion des pays membres de l'organisation, qui se tiendra à Oran le 17 décembre prochain, «sera plus claire». «On saura si l'économie va se stabiliser et si les mesures prises auront un effet. (...)

On connaîtra mieux le niveau des stocks de brut, qui sont déjà élevés», a répondu le président de l'Organisation. C'est sur la base de ces données que l'Opep pourra cibler le niveau de coupe de sa production. A la question de savoir si les pays non-Opep allaient eux aussi réduire leur production, Chakib Khelil considère qu'il est de leur propre intérêt d'aider l'Opep. «Nous nous attendons à ce qu'ils collaborent. Quelques-uns de ces pays diminuent déjà leur production. En tout cas, ils ne sont pas en train d'augmenter leur production. C'est dans leur propre intérêt de nous aider».

Et s'ils ne collaborent pas, interroge la journaliste d'Al-Ahram Hebdo ? Il répond: «S'ils ne collaborent pas et si nous prenons les bonnes décisions, ils profiteront de la décision de l'Opep sans rien faire. Ils conservent leurs volumes et le meilleur prix». Sans que l'Opep ne puisse faire quelque chose. Khelil a même laissé apparaître un certain embarras concernant la position des pays non membres de l'Organisation.

«Ils assistent à nos réunions, font de grands discours et profitent de notre décision, mais ne font rien», dit-il. Interrogé sur le cas de l'Egypte qui a été lésée par les contrats gaziers à long terme, le ministre de l'Energie et des Mines suggère de «renégocier ces contrats» ou d'aller vers l'arbitrage en cas de non accord. S'il n'existe aucune clause permettant la renégociation, Chakib Khelil suggère de légiférer.

«Les Egyptiens peuvent passer une loi. Le pays est souverain, il peut faire passer la loi qu'il veut. Un contrat est soumis à une loi, c'est la loi qui fait un contrat. Nous l'avons déjà fait chez nous. Et ça nous a permis de renégocier les termes des contrats. Même les Etats-Unis changent les choses et personne ne peut rien dire». Concernant l'Opep du gaz, Khelil maintient sa position sur l'infaisabilité d'une telle organisation en raison des contrats à long terme. «Une Opep du gaz ne pourra pas agir sur le volume ni sur les prix», conclut-il.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com . Par M. Mehdi. Le 11 Decembre 2008.

 

 

 

 

 

 

 

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