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Discussion: Auteurs algériens de langue française de la période coloniale

  1. #1
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    Par défaut Auteurs algériens de langue française de la période coloniale

    AUTEURS ALGÉRIENS DE LANGUE FRANÇAISE DE LA PÉRIODE COLONIALE DE ABDELLALI MERDACI

    Tout au devoir d’identité

    03 Décembre 2008 - Page : 21
    Lu 1044 fois (Extrait de L'Expression)

    Le courage dans l’esprit d’aujourd’hui est de regarder en arrière pour se connaître et d’avancer honorablement pour se faire reconnaître.

    Découvrir le passé, nous ramène à une grande vérité, bonne ou mauvaise, - mais c’est une vérité qui ne manque pas de nous ouvrir l’esprit et de nous aider à faire constamment de l’intelligence pour être nous-mêmes. Nous nous demandons, encore aujourd’hui, qui sommes-nous, d’où venons-nous? Nous parlons d’histoire, l’histoire de nos ancêtres, et nous nous mettons tout au devoir d’identité -ainsi est la mode-, mais est-ce que nous nous mettons à tout le devoir d’identité?

    Et par quoi commencer?...Dans le domaine des sciences humaines, en littérature tout court, la culture nourrit et développe la civilisation. C’est par la parole écrite (et par la parole orale) que se concrétise la pensée de la nation.

    Longtemps, on a tenté de nous faire apprendre que nous n’avions pas de passé et que nous n’en aurions pas si nous refusons l’assimilation, si nous refusons encore l’intégration...

    J’ouvre le dictionnaire biographique de Abdellali Merdaci et je découvre avec émotion des Auteurs algériens de langue française de la période coloniale (*). L’espérance, souvent réprimée ou confirmée par une ignorance persistante de l’existence d’auteurs indigènes pendant la colonisation, a perpétué la croyance que l’Algérie n’aurait pas de lettres, n’aurait pas de gens de lettres et, alors, point de civilisation, point de culture, point d’histoire en Berbérie, cette vaste contrée appelée Afrique du Nord, mal connue, mal définie, sous-analysée! Et bien sûr, l’Algérie avec et dedans!

    Or, l’Algérie a échappé à tous ses conquérants, à plus ou moins long terme, et son histoire (culture et civilisation) se serait arrêtée net pendant la période coloniale française. Des historiens au service de la colonisation ont presque tous affirmé que «cette race, qui a une vitalité irréductible, n’a aucune individualité positive (E.-F. Gautier)». Une preuve s’il en est encore besoin que ces historiens ont trop vite conclu à l’indispensable soumission du grand peuple du Maghreb, - et de l’Algérie, évidemment!

    Linguiste à l’Université Mentouri de Constantine, Abdellali Merdaci s’est naturellement spécialisé dans l’enseignement de la littérature française contemporaine et la théorie de la littérature française. Il a publié, avec une rare finesse d’analyse, une objectivité clairvoyante, généreuse et impartiale, de nombreux ouvrages, études et articles de presse sur la littérature algérienne, particulièrement celle qui couvre la période coloniale.

    Il nous propose dans cet important outil de travail: quelque 300 «auteurs indigènes algériens de la période coloniale qui ont écrit - ou ont été publiés - en langue française», entre 1830 et 1962.
    En quelques mots, il explique au lecteur ce qu’a été sa recherche, et la qualité de son fruit, qui a abouti à «une recension systématique» intéressante, utile et pertinente, mais, nous le comprenons, difficile à cause de circonstances diverses et, bien entendu, imprévues.

    Quoi qu’il en soit, le dictionnaire biographique est là, répertoriant, après une longue indication chronologique (1830-1962), des auteurs algériens qui, par leurs idées (ou par l’exposé de leur idéal) ont contribué à la mise au clair de l’identité incontestable de la nation algérienne.

    Ici l’expression écrite en langue française importait peu, car tout compte fait, à l’évidence, il fallait aller au plus pressé: se dire à l’occupant et le contredire. Aussi dans ce dictionnaire superbement élaboré, en dépit des justes mises en garde de son auteur, nous apparaissent des vies, des moments d’existence arrachés au temps de la suspicion et du malheur, de l’injustice et du mépris, de l’humiliation et de l’accusation.

    Des femmes et des hommes inconnus, peu connus, oubliés surgissent dans les pages comme dans leur vraie vie. Chacun nous raconte, sous la plume alerte et la réflexion foisonnante de Abdellali Merdaci, son histoire «littératurisée» parfaitement en concordance avec les conditions de vie de l’indigène algérien au temps de la colonie. Il serait irraisonnable de citer ici «les auteurs» dans leur univers imposé par le malheur de l’occupation étrangère. Les consciences exigent la durée de la lecture et le temps de l’explication et de la réflexion.

    Voilà donc un dictionnaire riche en informations, assez original et critique pour nous inciter, pédagogiquement, à nous attacher, puis-je dire, à chacun de ces «médiateurs» et, d’une biographie à l’autre, progressivement comprendre l’immense drame de l’Algérie coloniale où les lettres algériennes ont, quand même, laissé des traces indélébiles de l’Algérie demeurée toujours algérienne.

    Cette «entrée en littérature des indigènes» en pleine occupation étrangère est, à la fois, le début d’une littérature de combat et son proche tournant historique vers la renaissance des lettres algériennes au sein de la Révolution du 1er Novembre 1954. Ce n’est pas peu, et au vrai ce n’est pas assez dire. À lire l’ouvrage Auteurs algériens de langue française de la période coloniale. Dictionnaire biographique de Abdellali Merdaci, nous sommes émerveillés par la somme des intérêts développés, par la méthode simple et efficace de l’exposé et par les foultitudes des auteurs présentés, parmi lesquels (quel hommage!) des «auteurs appartenant aux communautés de l’Algérie coloniale (ceux dont "l’engagement [est] indiscutable dans le combat des Algériens pour leur libération pendant la période coloniale et après l’indépendance)», des «auteurs d’oeuvres mixtes (certains auteurs indigènes et européens pour "leurs oeuvres écrites pendant la période coloniale et aussi celles qu’ils ont continuées depuis l’indépendance de l’Algérie peuvent être valablement inscrites au bilan de la littérature française. Toutefois la particularité de leur parcours et de leur ancrage juridique pendant la période coloniale relèvent d’un contexte d’ensemble dans lequel ils se sont affirmés comme auteurs indigènes; c’est à ce titre qu’ils figurent dans ce Dictionnaire".)»

    Il nous faut, en terminant, observer la disponibilité des Éditions Médersa à s’investir dans la recherche de nos repères culturels en publiant des ouvrages de la qualité de ceux de Abdellali Merdaci qui est parmi nos plus grands chercheurs dans le domaine de la littérature. Il est de ceux dont la compétence, la lucidité et la perspicacité nous réjouissent. Et ce qui est, à mon sens encore plus important, il est jaloux de l’honneur de son pays.

    (*) AUTEURS ALGÉRIENS
    DE LA LANGUE FRANÇAISE
    DE LA PÉRIODE COLONIALE
    de Abdellali Merdaci
    Médersa éditeur, Constantine, 2007, 345 pages.

    Kaddour M´HAMSADJI

    Source : L'Expression Edition OnLine
    Si le peuple décide un jour de vivre, il faut que le sort s'y plie, il faut que la nuit se dissipe, il faut que la chaîne se brise
    Abou El Qassem Echabbi
    Mon ami, mon frère, si toi tu ne brûles pas, si moi je ne brûle pas, qui éclairera la route ? Nazim Hikmet

  2. #2
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    Ici au Sahara (Hoggar), les bons livres sont inconnus! Il n' y a pas de vraies librairies! Dommage!!!
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    MOHAMMED OULD CHEIKH



    Mohammed Ould Cheikh, un romancier algérien des années trente face à l’assimilation, «Myriem dans les palmes », un roman de Mohammed Ould Cheikh, Oran, Centre de Recherche et d’Information Documentaire en Sciences Sociales et Humaines, coll. Études et recherches, 1983, 46 p.

    C'est l'histoire d'un peuple longtemps persécuté par les tyrans barbaresques et l'idylle de deux jeunes algériens du vingtième siècle : un arabe évolué et une française...

    Malgré les préjugés des races, l'amitié les rapproches ... et l'amour les unit.





    Myriem dans les palmes
    (Roman) - OPU, Alger, 1985

    Info Soir 17 janvier 2005
    Un précurseur du roman algérien

    Il y a 67 ans disparaissait l’un des précurseurs du roman algérien d’expression française.

    Mohamed Ould Cheikh, décédé le 21 janvier 1938 à l’âge de 32 ans, à Oran, est l’auteur du roman Myriam dans les Palmes, publié en 1936. Il est né le 23 février 1906 à Béchar, où il accomplit son cycle d’études primaires à l’actuelle école Taleb-Abdellah. Il entame ensuite des études secondaires dans un lycée d’Oran. Supportant mal le climat humide de cette ville côtière, il regagne Béchar où l’air sec lui convient.
    A cause de ses problèmes de santé, Mohamed Ould Cheikh interrompt ses études dès la fin de la première année secondaire. A Béchar, il continue sa formation intellectuelle en autodidacte, en lisant un nombre très important d’ouvrages, de romans et autres manuscrits, et en côtoyant de nombreuses personnalités du cru au fait des sciences et de la littérature ainsi que des étrangers de passage dans la région. Admirateur de la modernité, il reste cependant fermement attaché à ses origines culturelles et religieuses, aux coutumes et traditions du peuple algérien ; la plupart de ses écrits sont révélateurs de son époque et de sa société, auxquelles il est profondément attaché.
    Mohamed Ould Cheikh se fait connaître en tant qu’auteur talentueux dès 1924, année ou il publie sa première nouvelle, Razzia au désert, suivie de Crépuscule de l’Islam. Entre 1925 et 1928, il écrit deux autres nouvelles, Mektoub et El-Metnan. Toutes ces nouvelles et l'ensemble des écrits de l’auteur sont édités à Oran.
    En poésie, Mohamed Ould Cheikh écrit huit recueils dont Le Bal masqué (publié en 1924), Joies funèbres, La Délaissée, en plus du roman La Souffrance secrète. Ces poèmes seront publiés, de 1924 à 1930, dans la revue Oran dirigée par Alfred Gazes et par les éditions Plazza à Oran.
    En 1937, une année avant sa mort, l’auteur s’intéressera au théâtre. Il écrira deux pièces, à savoir Le Khalifa et Khaled, le Samson algérien, faisant allusion à l’Emir Khaled. Cette pièce, qui fut jouée en arabe dialectal, a été mise en scène par Mahieddine Bachtarzi, rapporte l’universitaire et chercheur Ahmed Lanasri dans son ouvrage consacré à Mohamed Ould Cheikh et publié par l’Office des publications universitaires (OPU) à la fin des années 1980. Parlant de la rencontre entre Mahieddine Bachtarzi et l’auteur, Ahmed Lanasri se réfère aux mémoires du défunt Bachtarzi, qui écrit, entre autres : «Mais si je soulevais des réactions pénibles, j’en récoltais aussi de bien réconfortantes, une surtout inespérée qui m’a comblé de joie.» En effet, Mohamed Ould Cheikh venait de remettre à Bachtarzi le manuscrit de la pièce Khaled, le Samson algérien qui est en réalité un hommage au petit-fils de l’Emir Abdelkader.
    De son roman Myriam dans les Palmes, Ahmed Lanasri écrit dans son ouvrage : «En qualité de miroir de la situation sociopolitique de l’époque, ce roman offre à nos regards deux plans distincts qu’il convient de bien séparer ; nous avons d’une part le plan historique qui traite du phénomène colonial à travers la conquête du sud marocain, et d’autre part le plan idéologique qui renvoie à la politique d’assimilation à travers l’histoire de Myriam.».

    R. L. / APS

    MED OULD CHEIKH

  4. #4
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    Bonjour Mesquine! Un roman à lire, celui de Ould Cheikh et les autres ouvrages! Nos écrivains avaient un talent phénoménal! Merci pour le partage! Amitiés!
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  5. #5
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    Citation Envoyé par Jalal Voir le message
    Bonjour Mesquine! Un roman à lire, celui de Ould Cheikh et les autres ouvrages! Nos écrivains avaient un talent phénoménal! Merci pour le partage! Amitiés!
    Bonjour Jalal

    Dommage pour cette plume, elle n'a eu qu'une très courte vie.

    J'ai lu son roman '' Myriam dans les palmes '' une histoire d'amour très passionnante qui vous transporte du Sud au Nord dans ces années trente sans qu'il ne vous fasse sentir les méfaits de la crise économique planétaire.

  6. #6
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    D'après ce que me racontait mon feu père, la vie était difficile, l'argent rare, la paie très modeste, les repas d'une nourriture simple, l'indigène sous-payé et la durée du travail éphémère. Feu Ould Cheikh avait peut être évoqué ou décrit la vie quotidienne; je n'ai pas eu l'occasion de lire ses livres. Probablement, l'amour n'était pas reconnu à son époque; cette situation très frustrante, aiguillonnait à l'écriture et au repli sur soi. Donc, l'imagination de l'auteur était fertile...
    Dernière modification par Jalal ; 06/12/2010 à 20h48.
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  7. #7
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    Quant à moi je voudrais vous parler d'un homme de lettre , nationaliste, parfais bilingue voir meme trilingue ( fr,ar, ang) Hamdane Khodja ( il en est fait mention dans le livre de Merdaci)

    Hamdane khodja appartient à l'une des familles algéroises les plus anciennes.Né en 1773.
    il reçut l'enseignement de la théologie, de la philosophie et des sciences contemporaines
    Il effectua de nombreux voyages en Europe, au Moyen Orient, à Constantinople ce qui lui permit d'apprendre plusieurs langues parmi lesquelles le français et l'anglais. Cela l'aida à avoir une certaine ouverture d'esprit, à élargir ses horizons, à connaître les us et coutumes ainsi que les systèmes politiques en vigueur dans ces contrées.
    Au cours de l'expédition militaire française sur Alger, il contribua par tous les moyens en sa possession à la défense de la ville d'Alger...

    L'essentiel de ses œuvres dont la plus importante est le Miroir, est constitué de récits, biographie, mémoire et correspondances

  8. #8
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    Dernière modification par dahmane1 ; 19/10/2011 à 08h08.

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