L’autoroute en Algérie attend toujours les Chinois et les Japonais

Algérie - «Le projet autoroutier Est-Ouest, d’une longueur de 1 216 km, assurera la liaison entre Annaba et Tlemcen, avec la desserte des principaux pôles en touchant directement 24 wilayas», c’est l’objectif fixé à ce projet qui coûtera près de 11 milliards de dollars.

Après plusieurs tentatives pour sa réalisation par concessions, les pouvoirs publics ont décidé de réaliser cet important projet sur les fonds du Trésor.

Les avis d’appels d’offres ont été lancés et sept groupements industriels y avaient répondu. Deux groupements chinois et japonais ont remporté le marché.

Le choix a été fait sur la base de critères techniques (60%) et financiers (40%). Le consortium japonais Kojal a présenté la meilleure offre et remporté le lot de l’Est d’une longueur de 399 km. Les lots Centre et Ouest, longs de 169 km et de 359 km, ont été remportés par le groupement chinois Citic/Crcc.

Ces choix en ont surpris plus d’un et selon certaines sources, une enquête est actuellement en cours à ce sujet. La réalisation de ce projet structurant qui, a connu beaucoup de retard ne semble pas vouloir décoller.

En effet, les entreprises retenues veulent refaire les études. Il s’agit d’un chantier qui, au-delà du linéaire prévoit la réalisation de 390 ouvrages d’art dont 25 viaducs et 11 tunnels.

La réalisation de ces chantiers doit être achevée dans un délai de 44 mois et sur le terrain rien ne semble réellement avancé. Sur le linéaire qui devra permettre d’accomplir le trajet Annaba-Tlemcen en dix heures, il a été réalisé seulement 102 km. 175 km sont en cours d’achèvement par le groupement algérien ETRHB/Cosider et deux sociétés turques et italiennes. Le chantier de l’autoroute devrait créer près de 100 000 emplois directs en Algérie.

Au-delà de la route, il faudra construire aussi les équipements qui permettront aux usagers de traverser l’Algérie d’est en ouest dans des conditions normales. Il s’agit de réaliser des centaines d’aires de repos, des stations-service, des relais routiers et aussi des centres d’entretien et d’exploitation de l’autoroute.

Le retard dans le lancement des travaux ne semble pas inquiéter outre mesure les responsables du ministère des Travaux publics. «C’est un chantier gigantesque qui nécessitera la contribution de tout le monde, avait assuré alors le chargé de communication du ministère des Travaux publics.

Les entreprises étrangères auront sans doute besoin d’assistance et risquent de faire appel aux gisements des sociétés algériennes, pour les agrégats». Pour l’instant, les entreprises n’ont pas annoncé de date pour le lancement des travaux.

Par Amine Echikr - La Tribune