Algérie : Enquête sur la prison d’Oran
Algérie - Une information judiciaire a été ouverte contre l’ex-directeur de l’établissement pénitentiaire et l’économe de la même prison, a-t-on appris auprès du procureur général près la Cour d’Oran.
Inculpés de dissipation de deniers publics et d’acceptation de cadeaux et d’avantages en contrepartie de services rendus à une tierce personne, fait puni par la loi 06/01 sur la prévention et la lutte contre la corruption, les deux responsables de cette prison ont été placés sous contrôle judiciaire par le juge d’instruction près le tribunal d’Oran.
La chambre d’accusation près la Cour d’Oran a statué sur l’appel interjeté par le parquet général, lequel avait requis le mandat de dépôt contre les deux responsables et a fini par confirmer les ordonnances rendues par le magistrat instructeur, apprend-on de même source.
L’information judiciaire a été déclenchée suite à l’enquête administrative menée par une commission d’inspection de l’Administration générale des établissements pénitentiaires et de la Réforme pénitentiaire, ouverte sur ordre du ministre de la Justice et garde des Sceaux.
Arguant du secret de l’instruction, le procureur général près la Cour d’Oran a tenu à ne pas évoquer ce qui a motivé l’expédition d’une commission d’inspecteurs pour s’enquérir sur la gestion de la prison d’Oran durant la période où cet établissement était dirigé par le directeur mis en cause, de 1996 à 2006. La commission d’inspection dépêchée d’Alger a, 15 jours durant, passé sous la loupe de nombreux dossiers relatifs à la gestion de la prison d’Oran, notamment son volet économique et financier.
Les inspecteurs ont relevé bon nombre d’irrégularités, notamment en matière de fournitures, et ont établi un rapport qui a été transmis au ministère de la Justice, lequel a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire pour faire toute la lumière sur cette affaire.
Deux fournisseurs sont également poursuivis dans cette affaire, indique encore la même source, qui n’a pas fourni des détails sur les anomalies relevées, les griefs retenus contre les personnes inculpées et la valeur du préjudice financier causé, selon l’expertise administrative.
L’enquête judiciaire ouverte par l’instruction du tribunal d’Oran suit son cours, souligne la même source. L’affaire a trait, selon d’autres sources judiciaires, à des marchés de fournitures conclus par l’administration de la prison, en sa qualité d’ordonnateur secondaire, avec des fournisseurs.
Par ailleurs, s’agissant des informations ayant fait état d’évasion d’un détenu lors de son transfert de la prison d’Oran vers l’hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi, le procureur général près la Cour d’Oran a précisé que ces informations sont fausses.
Il a précisé que le détenu en question était accusé de meurtre et, de ce fait, il devait faire l’objet d’une expertise médicale qui est obligatoire en matière criminelle.
Suite au rapport du médecin traitant qui a relevé que ce détenu était dans un état de démence, celui-ci a été placé dans un centre médical spécialisé.
Une expertise médicale approfondie a révélé ensuite que ce détenu était un aliéné mental souffrant d’un déséquilibre psychique et ne pouvait être, par conséquent, jugé. Il a bénéficié d’un non-lieu et a été, de ce fait, remis en liberté en bonne et due forme, souligne le même magistrat.
Par H. Saaïdia - Quotidien d'Oran
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