Air Algérie : La DRH rassure les PNC
Algérie - Aux préoccupations soulevées par les représentants de la section syndicale du personnel navigant commercial (PNC) , les responsables de la Direction des ressources humaines (DRH) au niveau de la direction générale de la compagnie Air Algérie répondent par un discours rassurant.
«Les PNC font partie de l’entreprise» est-il indiqué. Et à ce titre «toutes leurs doléances, comme celles de toute les autres corporations sont prises en charge en vue de leur règlement» précise-t-on.
Il est également rappelé que le cadre idoine pour exposer toute préoccupation ou souci professionnel demeure l’entreprise qui, conformément au plan d’actions arrêté par son P-DG, a institué un cadre organisé où se tiennent des réunions mensuelles.
Pour preuve, rappellera-t-on «des réunions ont été organisées au niveau de la direction des opérations aériennes dont relèvent entre autres les PNC» dont «le professionnalisme» de certains est reconnu. Mais tient-on à souligner, il y a une réglementation qui est en vigueur et dont il est nécessairement tenu compte.
Le personnel navigant commercial est régi par le décret exécutif du 2 mars 2002. Un texte qui de l’avis de la DRH est «mal accepté» du fait qu’«il autorise les compagnies aériennes de pousser plus loin les limitations de la durée de travail». Mais rassure-t-on, ces normes sont appliquées ailleurs puisque avalisées par l’organisation de l’aviation civile.
Mais les soucis des représentants de la section syndicale portent surtout sur le fait que «le non-respect du régime du travail fait que la sécurité des passagers est sujette à quelques inquiétudes. Car les PNC, tient à rappeler le SG de cette section syndicale, sont partie prenante de la sécurité à bord des avions». Il sera rappelé à juste titre qu’ils ont payé leur tribut.
Or, est-il indiqué «un personnel qui travaille au-delà des limites et ne bénéficie pas du régime repos réglementaire ne peut assumer au mieux ses tâches et assurer une prestation de qualité». Autre souci relevé a trait au manque d’effectifs dont pâtit nécessairement l’ensemble des PNC.
«Sur les 813 hôtesses de l’air et stewards de bord, seuls 728 sont actifs» déclare le chargé de l’organique de la section syndicale. Un effectif qui ne permet pas d’assurer au mieux le service à bord et de bénéficier du repos et des congés annuels.
Ainsi, il indiquera que «tous les congés ont été refusés en raison des périodes de pointe». Après celle de la saison estivale s’annonce celle du hadj.
Il sera indiqué que «les 150 PNC engagés en 2004 pour rétablir l’équilibre, seuls 70 sont encore en poste, les autres ont quitté la compagnie pour rejoindre d’autres compagnies aériennes du Golfe, dont Itihed et Arabia». Des compagnies qui offrent de meilleurs salaires d’autant que les hôtesses et stewards recrutés en 2004 ont été sur la base d’un contrat à durée déterminée (CDD) qui n’ouvre pas droit au même régime octroyé aux anciens.
Une réalité confirmée au niveau de la DRH. Notre interlocuteur tiendra toutefois à préciser que «les 110 (et non pas 150) hôtesses et stewards ont accepté le contrat de travail qui leur a été proposé» et que «leur recrutement a été décidé pour justement permettre des départs en congé».
Il ajoutera qu’une demande de recrutement «a été exprimée» dernièrement par la direction des opérations aériennes dont dépendent les PNC, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle sera prise en compte car de l’avis, semble-t-il de la DRH, on estime que les effectifs actuels sont suffisants. En réponse aux soucis des syndicalistes, ce responsable précisera d’une part «qu’on ne peut pas programmer les gens en dehors de la réglementation» et que d’autre part «la sécurité n’a pas de prix et qu’on ne va pas s’amuser».
Pour ce qui des vols qui ont été effectués avec un PNC réduit, il déclarera que la «chose a pu se produire, mais c’est des exceptions». Pour ce qui est de la non-qualification de certains pour effectuer des vols, il sera indiqué que la réglementation permet de mettre sur un vol certain qui n’ont pas encore leur CSS (certificat de sécurité et sauvetage).
Mais disent-ils par le seul intérêt de l’entreprise, les PNC qui tiennent à rappeler qu’en cas d’erreur, ils «payent» tout autant que les autres, ne comprennent pas pourtant que le ministre des Transports évoque les problèmes socioprofessionnels des PNT et de la maintenance et omet de les citer.
Par Nadia Kerraz - Le Jour d'Algérie
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