Un SMIG à 30.000 dinars en Algérie, qui dit mieux?
Algérie - Le pacte national économique et social, selon ses promoteurs, doit en principe prendre en charge les préoccupations des partenaires économiques et sociaux, également définir les objectifs à atteindre ainsi que les principes devant guider la conduite de l’économie nationale, et enfin promouvoir le développement économique et social du pays.
Autrement dit, si on donne foi aux fondements de cet ambitieux projet, l’Algérie est partie pour quatre bonnes années de stabilité et d’harmonie sur le front social qui iraient booster une belle et bien bonne performance économique. Que de belles formules qui mettent gouvernement et partenaires sociaux et économiques d’accord sur l’essentiel !
Faudrait-il encore, pour le commun des citoyens, se mettre d’accord sur «cet essentiel». Est-ce que celui-ci ira se conjuguer avec la préservation de la paix sociale qui donne une bonne marge de manoeuvre au gouvernement dans la conduite des réformes économiques initiées par le chef de l’Etat ?
Ou va-t-il traduire la préservation du pouvoir d’achat du travailleur à l’épreuve de la réalité du terrain ? A bien y regarder, la première question reste largement tributaire de la capacité des acteurs du pacte économique et social à harmoniser la fiche de paie du travailleur avec ses besoins quotidiens concrets.
Car il n’est pas nécessairement vrai que 2.000 dinars dans le porte-monnaie iront anesthésier sa conscience de nombre de dysfonctionnements qui minent l’entreprise algérienne, qu’elle soit du secteur public ou privé.
Comme il n’est pas nécessairement vrai qu’il y aura un lien de cause à effet, au sens propre du terme, entre la hausse du SNMG et le pouvoir d’achat des travailleurs. A moins de considérer que le travailleur aura moins de dettes à contracter pour payer son loyer, ses factures d’eau, d’électricité et de gaz.
Des voix se sont élevées pour exiger haut et fort un SNMG à 25.000 dinars, voire 30.000 dinars. L’argument reste, bien sûr, l’irrésistible course entre l’inflation et le pouvoir d’achat. Irréalistes !, rétorqueraient certains au fait d’un paysage économique national incapable de supporter un tel bond en avant du SNMG.
Cependant, autant on peut donner tort aux partisans d’un SNMG à 30.000 dinars, autant on est en droit de donner raison aux pourfendeurs d’une hausse du SNMG de 10.000 à 12.000 dinars. D’autant mieux que cette hausse est susceptible d’être rattrapée par l’inflation avant même d’entrer en vigueur.
Dans une telle perspective, que vaudra alors un pacte économique et social qui n’a jamais été indemne de cette arrière-pensée qui fait de la hausse des salaires l’enjeu de la dernière tripartite.
Par Mohamed Salah Boureni - Quotidien d'Oran
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