Normalisation : les entreprises en Algérie à la traîne
Algérie - Un autre retard pour les entreprises algériennes. Seulement 300 d’entre elles sont certifiées sur le système management correspondant à ISO 9000 relatif à la qualité ou à ISO 14000 relatif au respect de l’environnement, ou enfin à ISO 1801 lié à la santé du travail.
L’instance nationale chargée de délivrer des certifications, l’institut national de normalisation (IANOR) lui-même ne sera certifié qu’à la fin de cette année.
Une situation burlesque relevée par le directeur général de cet organisme, M. Mohamed Chaïb Aïssaoui, qui a animé hier une conférence de presse à l’occasion de la journée mondiale de la normalisation. Mais l’accréditation de l’IANOR en tant qu’organisme habilité à délivrer les certifications des produits et des systèmes n’est qu’une question de mois, voire de semaines.
L’IANOR va demander également, pour 2007, deux accréditations pour ses propres marques de conformité. Du fait de l’absence de cette accréditation, le tissu de laboratoires dont dispose le pays demeure inefficace. Car « l’accréditation est le socle de la normalisation ».
Pour les entreprises, le directeur de l’institut a expliqué que n’est obligatoire que la certification des produits ayant des répercussions sur l’environnement, la sécurité, la santé et le travail, alors que la certification des entreprises au management qualité est facultative et volontaire car elle dépend de la volonté de l’entreprise de se faire valoir comme performante sur le marché.
Il faut savoir que le secteur de la normalisation est régi par trois décrets exécutifs adoptés en 2005 en application de la loi de juin 2004 mais leur application accuse un sacré retard notamment en matière d’évaluation de la conformité. Pourtant les normes sont érigées en « atout gagnant pour les petites et moyennes entreprises », slogan algérien de la journée mondiale. Le DG de l’INAOR a exprimé tout son regret de constater que peu d’entreprises nationales s’en soucient, quand ce n’est pas l’indifférence des institutions de l’Etat qui s’affiche au grand jour.
L’organisme a donc pris l’initiative de s’en remettre au chef du gouvernement auquel a été remis une espèce de mémorandum dans lequel est consigné l’intérêt qu’il y a pour les entreprises de se conformer à la normalisation et à ses implications dans le process de production en ce contexte de compétition économique naissante. L’enjeu demeure le champ économique où le label de la certification a valeur de garantie. La chose se traduira par des mécanismes de lutte contre la contrefaçon qui envahit la sphère économique et le marché de consommation et des équipements.
M. Mohamed Chaïb Aïssaoui a beaucoup insisté d’assainir la situation de la normalisation des entreprises nationales et leur certification car il y va des impératifs de concurrence à affronter avec les produits des pays européens dans le cadre de la mise en oeuvre de l’accord d’association. Et des implications de l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce.
Qu’est-ce qui a été fait jusque-là, après que le constat eut été dressé ? Le conférencier expliquera que les règles de fonctionnement de la normalisation sont en place. Il dira que l’entrée en activité de l’organisme algérien d’accréditation (ALGERAC) a commencé par la désignation, en 2006, de son directeur général et auquel il a été confié la mission d’installer cet organisme. Il est prévu en novembre prochain la création du Comité électronique et de télécommunications (CETA), qui sera le premier organisme à activités normatives qui soit chargé du domaine de l’électricité, de l’électronique et des télécommunications.
L’objectif de la création de cet organisme par l’IANOR est de postuler à l’adhésion à la Commission électronique internationale (CEI), une des trois principales organisations de la normalisation internationale, à côté de ISO (International standardization organization) et l’UIT (Union internationale des télécommunications). L’IANOR, a ajouté son directeur, prévoit d’annoncer à la CEI la création du CETA au cours d’une conférence internationale qui doit se tenir le 13 novembre prochain à Alger.
L’organisation de normalisation ISO couvre l’ensemble des activités industrielles, à l’exception des domaines de l’électricité et de l’électronique et des technologies apparentées qui sont couverts par la CEI et les télécommunications couvertes par l’UIT.
Par Omar S. - Quotidien d'Oran
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