Algérie : La BDL veut financer des terrains pour la promotion immobilière
Algérie - De 2002 à novembre 2006, près de 27 milliards de dinars (MDA) de crédits pour le financement du logement, dont 6,254 MDA dans le cadre de la promotion immobilière (plus de 2.500 constructions) et 20,6 MDA pour l’acquisition, l’aménagement ou l’extension d’habitations pour des particuliers (plus de 30.000 demandes honorées) ont été accordés par la Banque de développement local qui compte faire mieux dans les années à venir.
« La BDL est en train de se remettre en cause. Elle se modernise, compte tenu des objectifs qui lui sont assignés et compte tenu de ce qui se fait dans le secteur bancaire. Pour cela, nous considérons que nous devons écouter nos partenaires pour améliorer la qualité des services, le contact avec la clientèle et même les conditions d’octroi des crédits», a déclaré M. Bachtarzi Mohamed Arcelane, P-DG de la Banque de Développement Local, en marge de la rencontre sur le «financement de la promotion immobilière et du logement» qui s’est tenue jeudi à l’hôtel El-Marsa de Sidi Fredj, en présence d’opérateurs et d’acteurs institutionnels dans le secteur de la construction.
La rencontre de jeudi, a permis aux promoteurs immobiliers et aux responsables de la banque d’exposer l’ensemble des contraintes qu’ils rencontrent en particulier en ce qui concerne la célérité de traitement des dossiers et de garanties à offrir aux banquiers. D’autres rencontres régionales seront organisées par la BDL pour récolter le maximum de suggestions et de propositions des opérateurs (en particulier dans le secteur de l’immobilier) afin d’améliorer les prestations de la banque. La lenteur de traitement des demandes de crédits et la qualité de réception de la clientèle reviennent souvent dans les interventions des promoteurs immobiliers.
Le P-DG de la BDL n’écarte pas l’idée de nommer un «chargé de la clientèle» au niveau des agences de la banque et peut-être même spécialiser certaines d’entre-elles pour les entreprises et d’autres pour les particuliers.
Pour Benabbe Hosni, directeur des crédits immobiliers et des crédits spécifiques à la BDL, les objectifs de la rencontre de jeudi étaient d’abord de promouvoir le financement de la promotion immobilière et des acquéreurs immobiliers. Bien que lancés depuis 2002, ces deux produits sont restés à «l’état embryonnaire» et nécessitaient donc une relance et une redynamisation par le biais d’une campagne de communication auprès des principaux concernés à savoir les promoteurs immobiliers. «Nous disons à ces entreprises que nous sommes là pour les accompagner dans leurs projets et leur demandons de nous exprimer leurs besoins».
Parmi les nouveautés de la rencontre de jeudi, c’est que la BDL finance la promotion immobilière destinée à la location. «Il s’agit de crédits long terme pouvant aller jusqu’à 10 ans, dont 2 ans de différé, étant donné que la rentabilité d’une promotion destinée à la location s’étale sur une durée plus grande, à l’inverse des promotions destinées à la vente sur plan».
Les responsables de la BDL se disent même disponibles pour financer l’acquisition de terrains destinés à la promotion immobilière (vente ou location). Parmi les besoins exprimés par les promoteurs, M. Benabbe en dénombre au moins deux qui semblent très importants, susceptibles d’améliorer les relations entre la banque et ses clients. «Nous avons pris note de la proposition de revoir à la hausse la part de la banque (qui est actuellement de 60%) au besoin de financement», affirme notre interlocuteur.
Quant aux «lenteurs dans le traitement des dossiers», la BDL s’engage à «répondre une demande de financement, positivement ou négativement, au bout d’un mois au maximum», ajoute le directeur des crédits de la banque. Autre nouveauté également, la BDL prend désormais en considération les apports que peuvent ramener les ascendants et les descendants afin d’augmenter la capacité d’endettement d’un particulier qui fait une demande de financement d’immobilier.
«Connaissant la faiblesse des salaires, nous offrons la possibilité aux demandeurs de faire appel aux ressources de leurs parents ou de leurs descendants», explique M. Benabbe. Par ailleurs, des particuliers peuvent également ouvrir droit à un financement de la BDL s’ils se réunissent autour d’une coopérative immobilière.
En plus de la question de la lenteur de traitement des dossiers, un des promoteurs présents à cette rencontre, nous a soulevé plusieurs autres problèmes dont celui de l’hypothèque du terrain de la promotion immobilière. Notre interlocuteur explique que pour rembourser les banques, «les promoteurs travaillent au noir». Invité à s’expliquer, il précise: «nous sommes obligés de demander à nos clients de nous verser une partie de l’avance qu’on ne déclare pas afin de payer la banque», ajoute-t-il, expliquant que l’acquéreur est souvent obligé de faire confiance au risque de perdre cet argent qui n’est pas enregistré, comme le reste des avances versées, devant un notaire. Le promoteur en question, estime aussi que les taux d’intérêts pratiqués par les banques «restent toujours élevés» et souhaitent qu’un effort soit fait dans le sens de la réduction «afin d’encourager le secteur du logement».
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'après le Quotidien d'Oran, le 23 décembre 2006.
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