En effet, les propos tenus, hier, par notre ambassadeur à Londres, Mohamed Salah Dembri, contrastent avec ceux tenus précédemment par Tayeb Belaïz.
Ainsi, alors que ce dernier a laissé entendre qu’il y avait un grand espoir de voir le patron de groupe Khalifa extradé par les autorités britanniques vers Alger à la faveur de la signature incessamment de quatre accords de coopération dans le domaine judiciaire entre les deux départements, le diplomate a déclaré sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, que si «le procès se tiendra à la date indiquée», il reste qu’il «est prématuré» d’avancer la présence de Moumen Khalifa à Alger à ce moment-là.
Il confirmera cependant l’introduction par l’Algérie d’une demande d’extradition pour un nombre d’Algériens, dont l’ancien P-DG du groupe Khalifa. «Les deux institutions sont en contact pour faire avancer la question de l’extradition», précisera-t-il, en rappelant que des délégations britanniques se sont rendues à Alger.
Pour ce qui des 17 prisonniers algériens détenus dans les prisons de sa Majesté, ayant fait l’objet d’une expulsion vers l’Algérie, mais dont le raccompagnement a été conditionné par les autorités britanniques par la présence de magistrats en vue de s’enquérir des conditions carcérales dans lesquelles ils seront emprisonnés en Algérie, le diplomate soutiendra qu’une certaine «confusion» a prévalu dans la médiatisation de cette affaire.
La demande faite en novembre par les Anglais «est liée à un problème de garantie», confirmera-t-il. Il précisera toutefois qu’ «un dialogue a été établi avec les autorités britanniques. Cela se négocie et se discute dans les deux pays», ajoutant que «l’on s’y emploie à lever la difficulté avec beaucoup de doigté».
Selon M. Dembri «pour le moment, l’identification de ces détenus est en cours» soulignant que «l’identité d’un seul parmi les 17 prisonniers a été confirmée, précisera-t-il, puisqu’il figure sur le fichier algérien. Les autres ne sont pas répertoriés par la justice algérienne».
La coopération judiciaire ne sera pas le seul sujet évoqué par l’invité de la Radio. Ce dernier se plaira à confirmer le rapprochement opéré ces trois dernières années entre les deux pays. Cela, depuis que «le ministre britannique des Affaires étrangères a établi une liste de pays avec lesquels la Grande-Bretagne compte développer un partenariat stratégique», précisera-t-il. L’Algérie, est-il rappelé, figure sur cette liste.
Ce changement opéré a fait que «la période de distance» qui caractérisait les relations entre les deux pays cède la place à une autre période que le diplomate qualifiera de «période de grand développement des relations bilatérales». C’est pourquoi sera-t-il souligné «notre coopération n’est pas fondée sur un seul produit».
Selon M. Dembri, «elle est multiforme, puisqu’elle concerne autant le volet, économique et commercial que sécuritaire» sans omettre celui de la «formation et de l’équipement, de la défense nationale». Cette avancée a permis d’enregistrer l’accroissement des échanges puisque de la 13e place occupée, la Grande- Bretagne occupe, depuis, le 8e rang.
C’est dire que «les choses avancent», fera-t-il remarquer, d’autant que l’Algérie offre de grandes opportunités d’investissement auxquelles les hommes d’affaires britanniques ne sont pas insensibles. Pour ce qui est de la dette de 3 millions de dollars détenue sur l’Algérie, il se pourrait qu’elle soit remboursée par anticipation dans le cadre de la requête introduite par l’Algérie au Club de Paris.
Source Par Nadia Kerraz 1 mai 2006
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