Algérie : Les P-DG de la BDL et de la Badr remplacés

Le ministre des Finances a procédé, hier, à l’installation officielle de deux nouveaux P-DG à la tête de la Banque de développement local (BDL) et de la Banque de l’agriculture et du développement rural (Badr).

Boualem Djebbar a été installé officiellement comme P-DG de la Badr en remplacement de Ferhat Mecibah et Mohamed Bachtarzi, nouveau P-DG de la BDL en remplacement de Amar Daoudi, nommé directeur général de la Caisse de garantie de PME (CGCI/ PME) récemment créée. Mohamed Bachtarzi occupait, auparavant, le poste de directeur de la trésorerie dans cette caisse, apprenons-nous de source bancaire.

Ces remplacements ont-ils un lien avec les récents scandales financiers ayant éclaboussé ces deux banques ?

L’ancien P-DG de la Badr, Farouk Benyacoub, est mis sous contrôle judiciaire par le tribunal de Bir Mourad Raïs, au même titre que d’autres de cette banque dans l’affaire de dilapidation de 1 400 milliards de centimes de l’agence Badr de Birkhadem.

Une somme d’argent qui aurait été dilapidée par le groupe Digimex, dont le patron est placé sous mandat de dépôt, par le même tribunal, dans cette affaire. Le P-DG sortant de la BDL, Amar Daoudi était, lui, entendu par l’un des deux juges d’instruction près le tribunal de Chéraga dans le cadre de l’instruction judiciaire ouverte sur l’affaire Khalifa.

4 600 milliards de centimes ont été placés, en quatre placements, par la BDL dans Khalifa Bank. Trois de ces placements ont été effectués par cette banque après le retrait d’agrément à la banque de Abdelmoumen Khalifa.

Ayant informé les autorités sur ces placements d’argent, Amar Zoutal, directeur central de la BDL, a été poursuivi en justice, pour “diffamation” par la direction générale de cette banque du temps de Amar Daoudi. 34 affaires en justice ont été cumulées par Amar Zoutal, qui a bénéficié d’un non-lieu du tribunal de Chéraga et par la cour de Blida. La justice a, d’autre part, prononcé un verdict ordonnant son retour à son poste d’emploi qu’il a perdu suite à sa révélation.

Il n’a toujours pas pu regagner son poste de travail malgré cette décision de justice. Une dizaine de cadres de cette banque attendent leur réintégration à leur poste de travail. Une source explique le départ de ce P-DG de la BDL par l’approche du procès Khalifa.

En outre, la BDL a été secouée par plusieurs scandales financiers et par une certaine instabilité dans la désignation de cadres. Le groupe d’exploitation (DGE) d’Alger a vu cinq directeurs défiler en quelques années.

L’une des agences de la BDL ayant connu des scandales financiers est l’agence BDL d’El Mouradia concernée par une affaire de détournement de 170 milliards de centimes il y a une année et le détournement, récent, de 3,9 milliards de centimes de cette même agence bancaire.

Par M. Abi - Le Jour d'Algérie