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Algérie - BRUXELLES BELGE EST LA FIèVRE ALGéRIENNE DE NOVEMBRE

BruxellesA Bruxelles, Louvain, Charleroi et ailleurs, des citoyens algériens ont tenu à marquer, particulièrement, cette année la fête nationale du 1er Novembre. C’est rare et personne n’explique ce soudain regain de patriotisme. Cela demeure un mystère pour la communauté algérienne de Belgique: la fièvre de Novembre. D’habitude, ils se contentent d’en parler, et pour les plus chanceux de recevoir une invitation de l’Ambassade ou du Consulat pour les traditionnelles réceptions marquant la Fête nationale.

Mais cette année, je ne sais par quel phénomène, beaucoup de nos concitoyens ont pris l’initiative de commémorer Novembre à leur façon. Au lendemain de la réception officielle donnée par l’Ambassade le 6 novembre et destinée au corps diplomatique étranger et autres institutions officielles belges et internationales, et qui a vu une affluence record dans le prestigieux hôtel Conrad, ce fut au tour du fameux restaurant «Le Boston Pub», situé pas loin des institutions européennes, d’inviter, gracieusement, près d’une centaines d’Algériens à partager une «tchaktchouka» et bien plus. C’est que le Boston Pub est réputé être le coin où se rencontrent anciens étudiants, hommes d’affaires, artistes de passage à Bruxelles, journalistes... Il a une histoire, une mémoire.

Drapeau national déployé, Kassaman chanté, les deux patrons Zoubir et Yasser n’ont rien laissé au hasard. Un vrai cérémonial. Ce soir, il y avait le docteur en médecine nucléaire Moumen Abib, délégué du RCD par ailleurs, avec ses deux adolescents ; Kouider Benaoum, le patron du département mathématiques de la prestigieuse université de Louvain la Neuve ; le jeune entrepreneur Wahid Ayouaz et ses deux enfants ; quelques journalistes... et les femmes algériennes dont certaines habillées en tenue traditionnelle et bien d’autres amis venus d’un peu partout de la Belgique. Ce soir-là, les discussions habituellement houleuses sur l’évolution de l’Algérie ont laissé place à l’histoire de la révolution. Il a été question de Ben M’hidi, de Abane, de la bataille d’Alger...

Quelques jours auparavant, je fus invité par l’Association Femmes algériennes, animée par Mme Rahama Mecellem, à l’université de Louvain. Elles ont décidé de marquer le 1er Novembre par une conférence-débat portant sur la discrimination des femmes véhiculée dans le discours des médias d’une manière générale. Après la projection d’un documentaire de 30 minutes, la discussion avec les étudiantes a été d’une haute facture politique et culturelle.

C’est ce jour-là que j’ai appris l’existence d’une autre association d’étudiants algériens, Algerians In Belgium (AIB), dont les enfants de la famille Mecellem sont des animateurs assidus. Eux aussi ont voulu faire haut pour Novembre : ils organisent le 21 novembre, au campus de l’Université libre de Bruxelles (ULB), une grande soirée musicale dont les invités vedettes sont les Oranais Houari Laouinet et Cheb Reda, avec en sus défilé de mode traditionnelle, exposition photos du bled, etc.

Et jusqu’au Consulat d’Algérie qui a invité le 15 novembre près de 500 compatriotes et amis de l’Algérie pour une sympathique soirée musicale à l’hôtel Président, agrémentée d’un généreux buffet de plats et mets du pays. Lors de discussions avec des compatriotes, j’ai appris que les villes de Charleroi, Liège, Gand ont connu diverses manifestations du genre organisées par des particuliers.

A la question de savoir si c’est la première fois que les Algériens marquent ainsi l’anniversaire de la révolution en Belgique, j’eus des réponses différentes et variées. Les anciens m’ont raconté leurs souvenirs des festivités mémorables dans les années soixante-dix ; d’autres ont tenu à rappeler l’annulation de la fête de Novembre, et toute autre fête nationale, durant les années noires du terrorisme des années quatre-vingt dix. La particularité cette année tient au fait que ce sont des citoyens ou associations qui ont décidé, sans se concerter, de marquer l’événement. Des SMS, des email, des appels ont circulé.

Pourquoi ? Personne ne sait. La seule certitude est que les Algériens de Belgique (et certainement d’ailleurs) ne sont pas si loin du pays qu’on le pense. « Nos compatriotes peuvent débattre et critiquer le pays, mais lorsqu’il s’agit de Novembre, ils s’immobilisent tous pour écouter, le coeur serré, Kassaman », me dit cette ancien de la Fédération de France du FLN, du temps de la révolution. J’ai compris que chaque Algérien est marqué, comme pour sa date de naissance, par le 1er Novembre 1954. Eternellement.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par M'HAMMEDI BOUZINA MED. Le 19 Novembre 2008.

 

 

 

 

 

 

 

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