Algérie - La mosquée Ketchaoua en travaux d’urgence

Le minaret de droite de la mosquée Ketchaoua connaît un cas de fissuration assez avancé et menace de s’effondrer à tout moment, constate-t-on lors d’une visite sur les lieux.

Justement, la mosquée antique, monument classé patrimoine mondial par l’Unesco, dont le minaret menace effectivement de s’effondrer partiellement, fait l’objet de travaux d’extrême urgence, engagés par la direction de la Culture de la wilaya d'Alger.

Alors que la périphérie est ceinturée par de grandes surfaces de sécurité, il est étonnant d’apercevoir une échoppe servant de librairie, datant de l’année 1964, mitoyenne à ce même minaret droit de la mosquée, activer toujours.

Le responsable de ce commerce dira qu’il n’a reçu aucun document pour vider les lieux. Interrogé au sujet de la menace d’effondrement du minaret, il dira sur un air insouciant : «Nous sommes conscients que le minaret risque de s’effondrer d’un moment à l’autre mais ce danger ne nous a jamais été signalé».

Pour sa part, Mme Badia Sator, directrice de la Culture de la wilaya d’Alger tient à dire que des travaux d’extrême urgence ont été entamés au niveau de la mosquée Ketchaoua, particulièrement au niveau du minaret qui constitue un vrai danger, et que parmi les causes profondes de ce délabrement, il faudrait mentionner le manque flagrant d’entretien et les conséquences du séisme du 21 mai 2003. Pour ce qui est des délais des travaux d’urgence, cette responsable dira : «étant donné que les travaux engagés s’avèrent très délicats, on ne peut pas avoir une idée réelle sur les délais impartis aux réfections à effectuer, sur chaque étage, de haut en bas.

Les études, le suivi et les travaux de restauration de la mosquée Ketchaoua, qui est située dans un secteur sauvegardé, font partie de la deuxième phase du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur de la Casbah d'Alger». De son côté, un architecte rencontré sur place, précise qu’il y a un tassement en dessous du minaret. «Il y a une infiltration d’eau, notamment au niveau de la voûte centrale, ce qui a entraîné une dégradation de tous les décors. Actuellement, le bureau d’études est en train d’affiner son diagnostic, une opération considérée comme première phase de l’étude».

A titre informatif, la mosquée Ketchaoua, construite en 1794 par le Dey Baba Hassan, servit plus tard au culte catholique et fut transformée en cathédrale, avant d'être récupérée par le culte musulman à l'indépendance. En face de la mosquée Ketchaoua se trouve la demeure Dar Aziza bent El Bey (le palais de la princesse Aziza). Edifice surprenant par le mélange des styles romano-byzantin et turco-arabe, la mosquée Ketchaoua fut le centre d’un quartier animé entre la citadelle et la rade d’Alger.

Témoin et mémoire de l’histoire d’Alger, elle raconte les frères Barberousse, les deys ottomans, puis la période coloniale qui la voua au culte chrétien dès 1832, et enfin son retour à l’islam après l’indépendance de l’Algérie en 1962. Mais la colonisation a laissé ses marques à travers ses grands travaux : percement d’avenues, ouverture de places, construction d’églises…

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Horizons-dz. www.horizons-dz.com. Par Samira Sidhoum. Le 5 Decembre 2008.