Pour faire de la PME une force économique en Algérie
Afin de faciliter l’introduction des PME dans l’économie nationale rongée par le marché informel, la Caisse de garantie des crédits à l’investissement des petites et moyennes entreprises (CGCI-PME), créée en avril 2004, est opérationnelle depuis ce mois, soit deux années plus tard, avec la signature de ses premières conventions de partenariat avec les banques publiques, a rapporté hier l’APS.
En effet, la CGCI-PME a signé dernièrement et dans une première étape des conventions de partenariat avec six banques publiques, à savoir BNA, BDL, CPA, BADR, BEA et CNEP-Banque.
Sans perdre de temps, la Caisse de garantie des crédits à l’investissement des PME vient d’accorder sa garantie à pas moins de soixante dossiers d’investissements tout en proposant son dispositif à tous les établissements de crédits en activité en Algérie, souligne la même source.
La CGCI-PME est une société par action, elle est dotée d’un capital social de l’ordre de 20 milliards de dinars. Le Trésor public est l’actionnaire majoritaire, il détient 60% des actions, selon l’APS, alors que les 40% restants sont scandés entre les 6 banques publiques. Les prévisions de cette nouvelle institution financière indiquent que, dès sa première année d’activité, son portefeuille devrait lui permettre de garantir un volume de 6 000 projets de financement de PME.
Ce qui encouragera sans doute l’investissement dans ce domaine qui demeure peu exploité par les opérateurs économiques nationaux. D’après les professionnels, les lenteurs administratives bancaires retardent le développement de ce secteur, qui a enregistré des progrès considérables durant ces dernières années, surtout après la mise en service du Fonds de garantie pour les PME/PMI (Fgar) fin mars 2004.
Pour leur part, les banquiers considèrent que «le financement des PME est très risqué», ajoute l’APS, car les chiffres avancés par les institutions financières révèlent que «le taux d’échec dans le financement de la création d’entreprises est de l’ordre de 30 à 40%. Aussi, lorsque le projet se solde par un échec et que la banque créditrice engage le processus de réalisation des sûretés, cette dernière ne récupère, dans la plupart des cas, que moins de 20% de la créance impayée et ce, sans compter la lenteur des procédures juridiques pouvant entraîner des contentieux pouvant aller jusqu’à dix années», affirme la même source.
Mis en place avec l’appui d’une expertise internationale et le concours du programme européen MEDA, ce système de garantie des crédits d’investissements des PME permet aux banques et autres établissements de crédits de bénéficier d’une couverture du risque plus importante que celle fournie par les sûretés en termes de délais de mobilisation et de coût. Cela dit, l’indemnisation de la banque se fera dans un délai de 30 jours après la déclaration du sinistre, lui permettant de récupérer rapidement ses ressources à concurrence de la quote-part garantie.
En somme, la CGCI-PME assure la couverture à hauteur de 80% des crédits lorsqu’il s’agit de financement de la création d’entreprise, et 60% des prêts au cas où le financement bancaire concerne le développement d’activités de production. Tous les financements d’investissements des PME sont éligibles à la garantie CGCI, à l’exception des activités agricoles et du commerce.
Selon les statistiques du ministère de la Petite et Moyenne Entreprise et de l’Artisanat, 342 788 PME étaient recensées à la fin de l’année 2005, soit une hausse de 9% par rapport à 2004.
Il est utile de rappeler que la CGCI-PME a été créée par décret présidentiel après la tenue des premières «Assises nationales des PME» en janvier 2004. Elle est chargée de garantir les banques contre l’insolvabilité des PME ayant bénéficié d’un crédit d’investissement pour financer leur création ou le développement de leurs activités.
Par Radia Djouzi - La Tribune
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