Bac Algérie : le ministre demande des comptes
Pour les responsables du secteur de l’Education dans les wilayas qui sont arrivées au bas du classement national dans les dernières épreuves du bac, l’heure de rendre des comptes est arrivée.
Dans une première étape, qui sera suivie par d’autres, le ministre de l’Education nationale a convoqué pour aujourd’hui le directeur de l’Education et les trente-quatre proviseurs des lycées de Djelfa à une réunion, pour faire le point sur les résultats catastrophiques enregistrés par cette wilaya dans les épreuves du bac.
Djelfa qui se morfond dans le bas du classement national depuis plus de dix ans a enregistré, en effet, cette année un taux de réussite de seulement 23,29%, soit moins de la moitié du taux national qui était de 51,15%. Ainsi, sur les 17.486 candidats qui se sont présentés aux épreuves, 13.414 candidats n’ont pas eu leur bac.
Chaque année et à l’approche des examens de fin d’année, les candidats et leurs parents de la wilaya de Djelfa s’attendent au pire. Le plus pénible dans l’histoire est que les résultats catastrophiques dans les examens de fin d’année sont devenus presque une tradition dans cette wilaya et ont même réussi à marquer, durablement, les esprits.
D’ailleurs, dans les autres examens de fin d’année, la wilaya n’a pas failli à sa réputation: 46ème place dans la première session de la 6ème avec un taux de réussite 24,38% et 45ème place aux épreuves du BEF avec 47,49%.
Les conclusions de la commission d’enquête dépêchée, récemment, à Djelfa par le ministère de l’Education nationale ainsi que les rapports établis par le wali et l’APW seront certainement examinés lors de la réunion d’aujourd’hui. Les responsables du secteur de l’Education de Djelfa sont appelés à expliquer cette débâcle dans laquelle est plongée la wilaya depuis une dizaine d’années.
Il faut savoir qu’il y a plusieurs raisons qui expliquent les mauvais résultats enregistrés par la wilaya. D’abord, il y a le problème des classes surchargées (66 élèves, parfois, dans une seule classe), ensuite il y a le manque d’enseignants expérimentés et qualifiés pour assurer un bon enseignement aux classes d’examen (la majorité des classes de terminale sont tenues par des vacataires).
Il y a aussi le fort pourcentage d’absentéisme des enseignants, la démission des parents d’élèves et, enfin, la majorité des établissements n’ont pas des associations de parents d’élèves.
Il faut savoir aussi que le secteur a été livré à lui-même (sans directeur de l’Education) pendant quatre mois.
La population djelfaouie, particulièrement le personnel enseignant, les élèves et leurs parents espèrent que la réunion d’aujourd’hui sortira avec des mesures sérieuses pour sortir un secteur à l’agonie. La wilaya de Djelfa n’est pas la seule sur «la liste noire» du ministère de l’Education nationale, il y a également sa voisine Laghouat qui a enregistré le deuxième taux de réussite le plus faible dans le bac cette année avec seulement 27,49%, suivie par Tamanrasset avec 34,79%.
Après ceux de Djelfa, les responsables du secteur de l’Education des deux wilayas de Laghouat et de Tamanrasset seront les suivants sur l’agenda de M. Benbouzid.
Le ministère a, d’ailleurs, annoncé que d’autres réunions seront organisées dans les jours à venir avec les responsables du secteur de l’Education dans ces wilayas.
Il est à rappeler que le ministre de l’Education nationale avait menacé, à plusieurs reprises cette année, de sanctionner les proviseurs des lycées qui ont obtenu de mauvais résultats dans le bac.
Par Sofiane M. Et Bekaï A. - Quotidien Oran
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