Algérie : La nouvelle aérogare d’Alger sous haute surveillance

Les responsables de l’Etablissement de gestion des services aéroportuaires d’Alger (EGSA) et leur partenaire Aéroports de Paris (ADP) ont fait de la sécurité de la nouvelle aérogare «une obsession». Les bagages, les passeports, les voyageurs et le personnel de l’aérogare passent systématiquement au «filtre», grâce à des appareils et équipement hypersophistiqués.

En plus du confort qu’offre la nouvelle aérogare internationale Houari Boumediène, inaugurée le 5 juillet dernier par le président de la République, l’aspect sécuritaire a été sérieusement pris en compte.

Les responsables de l’EGSA ont affirmé, hier, lors d’une visite guidée, que les bagages de soute sont aujourd’hui contrôlé à 100%, en ajoutant que l’entrée dans l’aérogare de toute personne est soumise à un contrôle systématique y compris le personnel. Il en est de même pour toutes livraisons de produits ou matériaux. L’enjeu est de se conformer aux recommandations de l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) et de gagner ainsi la confiance des voyagistes.

En plus des 220 caméras de télésurveillance, installées aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’aéroport, une armada de policiers sillonne la nouvelle aérogare à longueur de journée. Mais les services de l’aéroport ne comptent pas seulement sur des policiers en tenue, il y a également le travail fait discrètement par des policiers civils.»

Le nombre des policiers invisibles dépasse les policiers visibles», ironise le commissaire de l’aérogare, M. Limouche Abdelkader, qui affirme que l’aérogare a actuellement un plan d’urgence qui sera déclenché à la moindre alerte (bombe, véhicule piégé, incendie et tout autre danger). «Un plan d’urgence qui répond aux recommandations de l’OACI» précise-t-il.

Le directeur général de l’EGSA, M. Boultif, a affirmé dans ce sens que l’Etat a beaucoup investi dans l’acquisition d’équipements de haute technologie, outre les passerelles télescopiques permettant aux passagers d’embarquer dans l’avion ou de pénétrer dans le terminal directement, sans avoir à emprunter un bus.

Et pour des mesures de sécurité bien pointues, l’EGSA a introduit un nouveau système pour les bagages. Un système qui permet de contrôler systématiquement et rapidement tous les bagages de soute grâce à une réconciliation automatique «informatisée» entre les bagages et les passagers lors de l’embarquement. Et ce, à la différence du système classique de reconnaissance des bagages qui se faisait par les passagers eux-mêmes en présence de service de police au pied de l’avion.

M. Boultif a tenu à préciser que ce nouveau système permettra en outre de détecter facilement et rapidement des bagages oubliés, abandonnés ou suspects, en ajoutant que le temps moyen d’attente de livraison des bagages est actuellement de 50 minutes, après les arrangements effectués par l’EGSA qui a constaté de petits problèmes dès les premiers jours de l’ouverture de la nouvelle aérogare.

Il a ajouté que le temps d’attente sera réduit à 25 minutes avec l’arrivée d’une entreprise étrangère chargée du traitement des bagages »suisse - porte internationale». La nouvelle aérogare est aussi dotée de détecteurs hypersophistiqués, avec une multiplication des postes d’inspection de filtrage pour le personnel et le système d’enregistrement des passeports automatiquement qui permettra de reconnaître un faux passeport.

Enfin, à un mois de l’exploitation du terminal international, le mouvement des passagers a atteint entre arrivées et départs les 340.000 avec un mouvement d’avions de 1.800. Les services de la PAF ont déclaré en outre avoir traité le cas de 250 personnes refoulées. D’après un sondage effectué par l’EGSA et ADP, 84% des passagers ont exprimé leur satisfaction contre 16% d’opinions négatives.

Par M. Aziza - Quotidien Oran