Algérie : Projet de transfert de 40 000 milliards de mètres cubes d'eau du sud du pays
Les avis d’appel d’offres lancés incessamment. Le projet de transfert des réserves en eau potable du Sahara estimées à 40 000 milliards de mètres cubes est en bonne voie. C’est ce que nous avons appris auprès du directeur de l’alimentation en eau potable, en marge de la visite d’inspection du ministre des Ressources en eau, dimanche dernier. Il a précisé que les eaux exploitables de cette réserve sont estimées à 5 milliards de mètres cubes par an.
Dans le Sahara, deux sortes de gisements d’eau potable, deux nappes superposées, existent : un «albien terminal» et un «albien intercalaire».
La première nappe, qui se trouve entièrement dans les régions de Tidikelt, El-Menéa, Adrar et Ghardaïa, contient des eaux pures à 460m de profondeur.
L’exploitation de l’eau de ce gisement n’est pas onéreuse et peut même être destinée à l’approvisionnement des villes du Nord, particulièrement Alger, située à 500 kilomètres de ce gisement. Le deuxième gisement «albien intercalaire» s’étend sur une superficie de 7 000 km2 et englobe outre l’Algérie, la Tunisie et la Libye. Il contient des eaux profondes et chaudes qui sont actuellement exploitées depuis 1991 par la Libye.
En 1984, ce pays avait lancé un ambitieux projet pour la réalisation d’un grand fleuve artificiel pour acheminer l’eau de ce gisement vers les régions du Nord. Les eaux de cette nappe se trouvent à 2 000 m de profondeur.
La première tranche de ce gigantesque transfert est le colportage des eaux de Aïn-Salah vers Tamanrasset sur une distance de 750 km à double sens. D’un coût évalué de 1,8 milliard de dollars, soit 120 milliards de dinars, 48 forages d’un débit de 100 000 m3 par jour seront réalisées.
Les études préliminaires sont achevées. Les avis d’appel d’offres seront lancés incessamment, plus précisément dans les prochaines semaines.
La seconde tranche de ce projet est relative au transfert des eaux des nappes albiennes vers les Hauts-Plateaux et plus exactement à Tiaret et à Biskra. La première phase est le champ de captage de Ghardaïa vers Djelfa puis M’sila et Tiaret.
L’étude de faisabilité est terminée. Tandis que son étude financière est en cours. Pour rappel, abordant cette question à la Radio nationale, le ministre avait déclaré : «Ces réserves en eau de 40 000 milliards de mètres cubes — même si elles ne sont pas renouvelables —, pourront assurer l’alimentation en eau du Sud algérien et permettre son développement. »
En avril 2005, l’Algérie, la Tunisie et la Libye avaient décidé de mettre en place un mécanisme de gestion concertée de leurs ressources en eaux profondes dans le cadre d’un projet de l’Observatoire du Sahel et du Sahara (OSS), organisme international oeuvrant dans le cadre de la lutte contre la désertification et la pauvreté en Afrique.
Par Meriem Ouyahia - Le Soir d'Algérie
|