Algérie : Cette route, cette tueuse !

Algérie - L’Algérie demeure toujours un des premiers pays à enregistrer le plus grand nombre de victimes des accidents de la route au monde. Des morts par dizaines, encore et encore. En une semaine, (la dernière) ce sont pas moins de 96 personnes qui sont décédées sur les routes.

Et pas plus tard qu’hier, dans un seul accident, et dans un petit quartier des hauteurs d’Alger, au niveau du carrefour de Chevalley, 12 personnes ont été blessées, après la défaillance des freins d’un bus qui a heurté d’autres véhicules. Beaucoup plus de mal que de peur. Mais ce fait n’est pas du tout anodin.

Car, régulièrement, des bus de transport public se trouvent dans cette situation. D’autant que toutes les consignes de sécurité ne sont pas respectées.

A l’image de ces portes que seul le receveur ou le chauffeur arrive à ouvrir de l’extérieur. Une image courante, grave, quand on sait ce que peuvent engendrer ce genre de négligences que même l’usager ne relève jamais. Encore moins, les services de contrôle s’ils existent.

Ou ce qui peut en rester. Après les épisodiques campagnes de sensibilisation. C’est ainsi que la tragédie atteint un seuil alarmant, voire intolérable.

Et toutes les solutions apportées et appliquées jusque-là sur les automobilistes et leur comportement n’ont rien pu changer. Et le plus sévère des codes de la route, instauré il y a deux ans et adopté en conseil de gouvernement, pour être amendé ensuite par l’Assemblée nationale au vu des dégâts humains occasionnés jusque-là, (4 000 morts par an), ne semble pas porter ses fruits.

Pourtant, le citoyen a pu se rendre compte que ces derniers temps, et peut-être en raison de la recrudescence de ce phénomène, les pénalités pleuvent à tous les coups, avec amendes à payer et pas de moindres sommes, assorties d’un retrait de permis manu militari. Et toute cette vigilance, qui se transforme en répression, selon les automobilistes, n’apporte aucune diminution de ces accidents qui redoublent de violence chaque jour qui passe.

L’éradication pour laquelle beaucoup d’efforts ont été consentis n’a pas eu lieu et n’est pas près, assurément, d’être réussie. Tout le monde se plaint des chauffards qui courent à la folie meurtrière sur les routes, mais personne n’ose lever le petit doigt pour faire appliquer le code de la route. Souvent sa non-application est à l’origine de ces meurtres en direct, presque prémédités.

Eu égard aux imprudences commises, à l’excès de vitesse, au non-port de la ceinture de sécurité, aux feux rouges et lignes blanches grillés…. Et des chiffres officiels sont régulièrement livrés dans des bilans semestriels, mensuels et tout dernièrement hebdomadaires pour rendre compte d’une situation effroyable et, vu l’énormité, appuyer les innombrables interventions des services de sûreté, les différents postes de surveillance, de barrages et de radars…

Les services de la Gendarmerie nationale qui sortent le plan Delphine chaque été, le plan Azur assuré par la police, les brigades motorisées qui sillonnent les artères des villes se retrouvent dépassés par le flux de véhicules qui font déborder un parc automobile et assaillir une ville qui n’arrive plus à les contenir… Sans commentaires.

Car toutes les solutions sont épuisées et, avec, les écrits qui ne servent plus qu’à ressasser des situations à en devenir désuètes. Pourtant, le mal est là et sème partout la mort.

Par Saliha Aouès - La Tribune