Algérie : Ouyahia et Soltani suivent
Algérie - Boudjerra Soltani plaide ouvertement pour la prorogation du délai d’application de la charte pour la paix et la réconciliation qui a, officiellement, expiré le 31 août.
Jeudi dernier à Blida, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a donné ses arguments. Il a souligné que «la réconciliation nationale est un choix stratégique que nous soutenons avec force, étant conforme à nos convictions».
Soltani s’exprimait lors d’un rassemblement des cadres et militants de son parti. La réconciliation nationale, a-t-il développé, «n’est pas une décision, mais un processus qui ne saurait être limité dans le temps».
Le chef du MSP a plaidé «la prorogation» des délais de l’application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale afin que «la porte de la repentance demeure ouverte à tous et apporte les résultats escomptés». «Il ne reste que quelques membres des groupes armés à travers le pays et ils sont convaincus de l’idée de retrouver leurs familles», souligne le président du MSP, rapporte l’APS.
«La bureaucratie a provoqué certains retards», a-t-il jugé, ajoutant que «ces personnes ne pourront trouver meilleur abri que dans leur pays et auprès des leurs». S’agissant des résultats de l’application des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, six mois après son entrée en vigueur, M. Soltani a affirmé que son mouvement en est «fier». Pour rappel, le MSP a estimé, mercredi dans un communiqué, que «la réconciliation nationale n’est pas une campagne saisonnière, mais la consécration d’une nouvelle culture politique de paix et de réconciliation».
S’agissant de la prorogation des délais de l’application da la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le MSP avait indiqué qu’il revient au président de la République de trancher cette question, conformément à l’article 47 qui confère au président de la République le droit d’intervenir et de prendre, à tout moment, toutes mesures nécessaires pour la mise en oeuvre des dispositions de la charte.
A Tipaza, devant ses militants, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) a presque tenu le même discours en plaidant pour la prorogation des délais de la reddition. Toutefois, l’ancien chef du gouvernement ne semble pas avoir une position tranchée et annonce qu’il soutiendrait celle du Président Bouteflika.
Le chef du RND, a réitéré «son soutien à la démarche du président de la République dont la position sur les perspectives de la charte pour la paix et la réconciliation nationale sera celle du parti», a-t-il souligné.
«Sa position (du Président Bouteflika) sera sans équivoque sur les objectifs attendus de cette charte qui vise ni plus, ni moins à réconcilier les enfants du même pays, quitte à accueillir des repentis et leur ouvrir les portes après septembre, voire en décembre prochain», a ajouté M. Ouyahia, selon l’APS.
«Le souci du RND est de ne pas revenir en arrière, c’est-à-dire aux années 90 qui ont vu le début de la crise et de ne pas ouvrir les portes à ceux qui sont à l’origine de la crise», a noté M. Ouyahia.
Le chef du RND appelle la classe politique à se prononcer sur les objectifs et les perspectives de la charte pour la paix et la réconciliation nationale qui vise, a-t-il dit, «à ramener la paix, la sécurité et la stabilité». M. Ouyahia a ensuite déclaré que son parti continue à «soutenir la lutte contre le terrorisme, menée par les forces de l’ANP, les services de police, les gardes communaux et les patriotes».
Affirmant que «le RND, étant légaliste», le secrétaire général du parti s’est dit «d’accord avec les décisions que prendra le président de la République sur le projet de révision de la Constitution».
Par Hamid Guemache - Quotidien Oran
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