En effet, la victime, un homme âgé de la soixantaine, a été admise au service des urgences du CHU d’Oran, souffrant de plusieurs blessures causées à l’aide d’arme blanche, notamment au niveau de la tête, de la cage thoracique et du ventre. Il n’était pas possible de vérifier auprès la sûreté si les auteurs de ce hold-up ont été appréhendés ou pas.
Selon les différents témoignages recueillis sur les lieux du crime, on apprendra que le bijoutier en question était en train d’étaler les bijoux, en vue de les exposer dans la vitrine, lorsqu’il a été attaqué par trois individus dont une femme. Aux environs de 8h45, précise-t-on de même source, cette dernière lui aurait demandé de lui ouvrir la porte du magasin. Une fois à l’intérieur, ses deux complices, munis d’armes blanches, qui l’attendaient discrètement dehors, font irruption dans le magasin.
Le bijoutier, qui a très vite compris le stratagème, résiste à ses assaillants. Durant l’empoignade qui s’ensuivit, il recevra plusieurs coups de couteau à la tête, au ventre et à la poitrine. Les agresseurs quitteront la bijouterie sans attirer l’attention des passants. C’est un vieil homme qui passait par là qui remarqua l’homme inerte couvert de sang, assis sur une chaise. Il alerta tout de suite les voisins qui à leur tour ont appelé la police. Une enquête a été ouverte.
Tragique et d’une rare violence, cette énième affaire relance le problème de la violence et de l’insécurité régnant actuellement à Oran, en dépit des nombreuses opérations de police effectuées quotidiennement à Oran et dans sa périphérie par la sûreté urbaine et les différentes brigades de gendarmerie nationale. Ainsi, dans la journée du 2 avril, 931 personnes ont été interpellées dans plusieurs quartiers d’Oran au cours de 27 opérations de police. Du 25 au 31 mars dernier, 5.135 individus ont été interpellés et 155 ont été placés sous mandat de dépôt.
L’insécurité s’est propagée à travers presque tout Oran. Toutefois, le degré d’insécurité varie d’un secteur urbain à l’autre, d’un quartier à l’autre. Il n’y a plus de cité calme, de secteur où il fait bon vivre et où on peut sortir tranquillement son portable, garer sans souci sa voiture, quitter sa maison pendant une demi-journée ou laisser la porte de son magasin ouverte et sans surveillance.
Les affaires d’agression et de vol avec violence sont nombreuses. La plus récente concerne l’assassinat du gérant d’une agence immobilière sise à Maraval. Il s’agit de deux frères résidant dans le même quartier qui, en raison d’un différend les opposant à la victime, n’ont pas trouvé mieux que de le tuer.
Les deux présumés assassins ont été arrêtés et ont reconnu les faits. Ils seront présentés, aujourd’hui, au parquet d’Es-Seddikia. Dans le même quartier, le 27 mars dernier, alors qu’ils étaient assis dans leur véhicule, deux jeunes ont été brusquement attaqués à coups de cocktail Molotov. Deux individus voulaient les brûler vifs. Ce ne sont là que quelques exemples d’une violence inouïe.
Le 6 mars dernier, les commerçants de Haï Derb ont baissé rideau protestant contre l’insécurité régnant sur ce périmètre. Ce fut une grève pour attirer l’attention des autorités locales sur la recrudescence des agressions à main armée dont étaient victimes eux-mêmes et les passants.
Les agresseurs ne se contentent pas de déplumer leur victime qui n’oppose aucune résistance, ils la lardent de coups de couteau, à l’aveuglette. Certains coups, s’ils ne sont pas mortels, causent une infirmité permanente: un oeil perdu, paralysie partielle, un visage défiguré... Le choc psychologique est important.
Source Par H. Barti 4 avril 2006
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